L’État camerounais interdit l’exploitation industrielle du site minier de Kambélé

Une mine d'or
Une mine d’or

Le gouvernement camerounais vient de classer en zone protégée le site aurifère de Kambélé, réservant désormais son exploitation aux seuls riverains autochtones. Une décision qui suscite la colère d’une entreprise privée qui revendique des droits sur ce gisement et menace de poursuites judiciaires.

Ce 13 août 2025, un arrêté ministériel du ministre des Mines a interdit toute activité de recherche, d’exploitation industrielle et d’exploitation semi-mécanisée sur le site aurifère de Kambélé, près de Batouri, dans la région de l’Est du Cameroun.

Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (MINMIDT), Fuh Calixtus Gentry, a annoncé le classement du site d’exploitation d’or de Kambélé en zone de protection et d’exclusion d’activités minières industrielles, semi-mécanisées et de recherche. Ce site, précédemment couvert par le permis de recherche n° 643, a été reversé dans le domaine minier national libre par l’arrêté n° 000203/A/MINMIDT/SGDM/DAJ du 13 août 2025.

Avec cet arrêté, « seules les activités d’exploitation artisanale stricto sensu, réservées aux riverains autochtones, y seront autorisées ». Le MINMIDT précise qu’aucune autorisation d’exploitation artisanale semi-mécanisée n’a été délivrée pour cette zone minière située dans la Kadey. Il met également en garde contre le recours à des partenaires expatriés, jugé contraire aux directives présidentielles, et invite les communautés locales à s’organiser pour bénéficier d’un accompagnement de l’État via la Société nationale des mines.

Un secteur dominé par l’exploitation artisanale

Au Cameroun, le secteur minier reste largement dominé par les exploitations artisanales et à petite échelle (EMAPE). Selon le code minier, cette catégorie englobe l’orpaillage au sens strict ainsi que l’exploitation artisanale semi-mécanisée.

Néanmoins, la décision ministérielle intervient alors que l’entreprise Jam’s Avenir affirme détenir depuis août 2024 le seul permis de recherche actif sur le site. La société indique avoir investi des centaines de millions de francs CFA dans des études préalables à un projet de convention en attente de signature, investissement qui se voit aujourd’hui compromis avec l’arrêté ministériel.

L’entreprise entend d’ailleurs traîner l’État camerounais en justice pour obtenir réparation.

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