Les frappes américaines au Nigeria donnent le sentiment d’une «communication non maîtrisée»

Le président américain Donald Trump avait annoncé que les États-Unis avaient mené de « nombreuses » frappes contre le groupe État islamique au Nigeria, selon lui face à « leur massacre de Chrétiens ». Ces frappes ont touché au moins deux cibles dans l’État de Sokoto. Mais selon Abuja, cette « opération conjointe », n’était pas « menée au nom d’une religion ou d’une autre ». Selon le chercheur James Barnett, cette communication contradictoire semble indiquer un manque de fluidité dans la coopération.
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Selon le chercheur américain James Barnett, du Houdson Institute, cette communication un peu contradictoire semble indiquer un manque de fluidité dans la coopération.
« Tout cela a des conséquences tangibles, politiquement, au Nigeria, explique le spécialiste du Nigeria. Pendant longtemps, Abuja comptait surtout sur les États-Unis sur le plan du renseignement et pour se fournir en équipements, en armes, etc. mais les Nigérians étaient ceux qui devaient réaliser les frappes. Cela a été le statu quo pendant longtemps, et cela a laissé vraiment à désirer car en effet, beaucoup de Nigérians avaient le sentiment que le gouvernement ne faisait pas assez pour lutter contre l’insécurité dans le pays.
« Donc ces frappes américaines s’éloignent clairement de ce qui se faisait jusque-là, en termes de coopération. Par ailleurs, le message est un peu complexe à déchiffrer car le président Trump est celui qui a annoncé ces frappes, plutôt que le gouvernement nigérian. On a l’impression qu’ils se sont rattrapés, après coup, et cela donne le sentiment qu’ils ne maitrisent pas la communication.
« Concernant la suite des événements, cela va vraiment dépendre des échanges entre les officiels américains et nigérians, sur leur stratégie antiterroriste, à partir de maintenant », analyse James Barnett.
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