Les États-Unis font volte-face et mettent fin aux restrictions de durée pour les visas des Ghanéens

L’ambassade des États-Unis au Ghana a confirmé samedi 27 septembre, après l’annonce du gouvernement ghanéen la veille, que Washington a levé les restrictions de durée pour les visas d’affaires, de tourisme et d’études délivrés aux citoyens du Ghana. Si cela réjouit les Ghanéens, la cinquième nationalité africaine en quantité de visas américains obtenus, le calendrier de l’annonce interroge. Car elle intervient quelques semaines après le feu vert d’Accra pour recevoir des migrants expulsés des États-Unis.

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Avec notre correspondant à Accra, Victor Cariou

Sur les réseaux sociaux, le ministre des Affaires étrangères ghanéen Samuel Okudzeto Ablakwa avait annoncé la nouvelle vendredi 27 septembre, l’attribuant à « des mois de négociations diplomatiques », sans plus de précisions.

Ces restrictions de durée, décrétées en juillet par l’administration Trump pour le Ghana, mais aussi le Cameroun, l’Éthiopie et le Nigéria, avaient réduit la durée maximale de la plupart des visas délivrés aux ressortissants de ces pays de plusieurs années à seulement trois mois.

Ce retour à la situation initiale est donc un vrai soulagement pour les Ghanéens, qui, en 2024, était la cinquième nationalité du continent Africain à avoir obtenu le plus de visas américains, voire la deuxième pour ce qui est des visas étudiants.

Mais, ce retour à la situation initiale, levant des restrictions sur la durée des visas, est-elle la conséquence directe de l’accord migratoire conclu entre Accra et Washington ? Car quelques semaines plus tôt, le Ghana avait accepté de recevoir des migrants de pays tiers expulsés des États-Unis. Après la signature, le chef de la diplomatie ghanéenne assurait en outre que l’accord visait uniquement à venir en aide aux ressortissants ouest-africains expulsés par Washington.

« La seule explication possible »

Mais pour le politologue Bright Simons, vice-président honoraire du think tank ghanéen Imani, ce changement de cap soudain de l’administration Trump laisse peu de place au doute : « C’est la seule explication plausible. Le Ghana n’a fait aucune annonce qui indiquerait par exemple une politique de réciprocité des visas plus favorable envers les États-Unis. La question devient alors : qu’est-ce qui a poussé le gouvernement américain à retirer ses restrictions ? La seule réponse sensée serait que le Ghana ait donné quelque chose en plus aux États-Unis et dans ce cas précis, ce serait le fait que le Ghana ait accepté de recevoir des expulsés provenant de pays tiers. »

Autre argument soulevé par le politologue : le Cameroun et le Nigéria restent toujours sous le coup des sanctions de Washington. Les deux pays ont également été touchés par les restrictions de visas en juillet et n’ont pas depuis conclu d’accord migratoire avec les États-Unis.

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