Législatives en Côte d’Ivoire: jour de vote après une campagne marquée par les candidats indépendants

Un peu plus de deux mois après l’élection présidentielle, les Ivoiriens sont appelés aux urnes samedi 27 décembre pour élire les 255 députés de l’Assemblée nationale. Plus d’un millier de candidats sont en lice, dont près de 800 indépendants, dans un scrutin boycotté par le PPA-CI de Laurent Gbagbo. À quelques heures de la fin de la campagne, les prétendants au Parlement jouent leurs dernières cartes.
Publié le :
3 min Temps de lecture
Meetings de clôture, caravanes sillonnant les grandes artères et les marchés, ou encore rencontres avec les communautés : ces activités ont rythmé ce dernier jour de campagne en Côte-d’Ivoire, aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, rapporte notre correspondant à Abidjan, Abdoul Aziz Diallo.
Le RHDP aligne le plus grand nombre de candidats – plus de 200. Le parti au pouvoir mise sur son bilan pour appeler au maintien d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale.
En face, le PDCI-RDA, principal parti d’opposition avec 163 candidats, tente de mobiliser l’électorat autour de la nécessité d’un contrepoids parlementaire. Le parti est allié au FPI dans certaines circonscriptions, notamment à Yopougon et Abobo.
Certains candidats du PDCI promettent, en cas de victoire, d’initier une loi d’amnistie générale en faveur de ceux qu’ils qualifient de « prisonniers d’opinion ». Reste toutefois à savoir si le parti, absent lors de la présidentielle, parviendra cette fois à convaincre ses militants de se rendre aux urnes.
À lire et à écouter aussiCôte d’Ivoire: à Yopougon, un duel annoncé entre le RHDP et une opposition en ordre dispersé
Le poids des candidats indépendants
Autre paramètre clé de ces législatives du 27 décembre : le poids des candidats indépendants, note notre correspondant à Abidjan, Benoît Almeras. Ils sont près de 800 pour 255 sièges en jeu, soit environ 60 % de l’ensemble des candidatures, selon les listes de la Commission électorale.
Le RHDP au pouvoir comme l’opposition du PDCI doivent composer avec leur présence. Des candidats souvent issus des grands partis politiques, qui se présentent en dehors des investitures officielles et pourraient influencer l’issue du vote dans plusieurs circonscriptions.
À lire aussiLégislatives en Côte d’Ivoire: émergence d’ADCI, une troisième force d’opposition
Si leur nombre est important, leur poids électoral reste difficile à évaluer. D’abord parce que les indépendants ne disposent pas des mêmes moyens de campagne que le RHDP et le PDCI. Ensuite parce qu’en 2021, malgré une présence similaire, ils avaient recueilli moins d’un cinquième des suffrages exprimés. Sur les 25 députés élus sans étiquette, 23 avaient finalement rallié l’un des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale sortante.
Cette année, plusieurs éléments sont néanmoins à surveiller : une cinquantaine de circonscriptions comptent au moins cinq candidats indépendants, un facteur susceptible de peser en cas de scrutin serré. Des personnalités locales bien connues font aussi leur entrée en politique, et leurs performances seront observées de près.
Enfin, RHDP comme PDCI font face à des dissidences, parfois incarnées par des députés sortants non réinvestis, qui ont choisi de se maintenir et pourraient affaiblir le score de leur propre camp, voire battre les candidats « officiels ».
La campagne a enfin été marquée par l’absence du PPA-CI de Laurent Gbagbo, qui a choisi de boycotter ces élections législatives après l’arrestation de plusieurs de ses militants.
À lire aussiCôte d’Ivoire: le PDCI-RDA dénonce des manœuvres frauduleuses à la veille des législatives



