Le Soudan en guerre frappé par l'une des pires épidémies de choléra de son histoire

Le Soudan est ravagé après deux ans de guerre entre l’armée régulière et les paramilitaires FSR. Et aux dizaines de milliers de morts, aux millions de déplacés et à la malnutrition, vient s’ajouter une grave épidémie de choléra. Dans la région du Darfour, au moins 40 personnes atteintes de la maladie sont mortes en seulement une semaine. Une situation de plus en plus alarmante, au point de faire réagir l’Union européenne, qui appelle jeudi 14 août toutes les parties du conflit à laisser entrer l’aide humanitaire « de toute urgence ».

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Un communiqué des Européens, signé conjointement avec le Japon, le Royaume-Uni et le Canada, alerte sur la situation au Soudan, qui devient progressivement l’une des plus graves crises humanitaire au monde. « Cela ne peut plus durer, disent l’Union européenne et ses partenaires, les civils doivent être protégés et l’accès humanitaire doit être garanti ».

Le Soudan fait actuellement face à l’une des pires épidémies de choléra de son histoire. Depuis deux ans, il est en tête des pays les plus touchés par la maladie. Sur les douze derniers mois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénombré près de 100 000 cas de choléra dans le pays, parmi lesquels plus de 2 400 décès, d’après les chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’enfance.

Cette crise sanitaire est d’autant plus grave que le traitement contre le choléra est simple. Il suffit de boire beaucoup d’eau, ou de prendre des antibiotiques. Mais la guerre a ravagé le système de santé soudanais. Depuis le début du conflit, RFI a plusieurs fois relayé les témoignages du personnel médical local qui estime que 80% des hôpitaux et centres médicaux sont détruits ou hors service. Et la perspective d’un cessez-le-feu semble s’éloigner.

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Aujourd’hui, le chef de l’armée régulière, le général Abdel Fattah al-Burhan, s’est engagé à ne faire « ni compromis, ni réconciliation » avec les paramilitaires du général Hemetti, et ce quel qu’en soit le prix.

Le Darfour en première ligne face au choléra

La ville de Tawila, située dans le Darfour du Nord, est considérée comme l’épicentre de l’épidémie. Il n’y a pas d’eau potable, pas d’hygiène, pas de toilettes. Des centaines de milliers de déplacés racontent mélanger du citron dans l’eau, en guise de remède.

Une situation sanitaire directement liée à la guerre en cours dans le pays, explique Claire Nicolet, responsable adjointe des urgences chez Médecins sans frontières (MSF).

Si on prend le cas spécifique de Tawila, il y a eu énormément de déplacés qui sont arrivés de la ville d’El Fasher, qui se sont installés comme ça et qui ont très peu d’accès à l’eau.

Soudan : MSF alerte sur une épidémie de choléra d’ampleur au Darfour

Les habitants de Tawila survivent avec trois litres d’eau par jour. C’est deux fois moins que le minimum vital recommandé par l’OMS. Le désespoir frappe les populations obligées de boire l’eau d’un puits dans lequel un cadavre a été repêché, d’après l’équipe locale de MSF.

L’ONG s’inquiète de la propagation du choléra bien au-delà des camps de déplacés, au point de créer une combinaison mortelle avec la malnutrition qui s’installe au Soudan.

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