Le Soudan du Sud négocie avec les États-Unis en échange de l'accueil de migrants expulsés

Le Soudan du Sud serait prêt à accueillir davantage de clandestins expulsés des États-Unis, selon le média américain Politico. La semaine dernière, après six semaines de bataille judiciaire aux États-Unis, Juba a accueilli un premier groupe de huit personnes expulsées via Djibouti, dont un seul Sud-Soudanais. Elles seraient actuellement placées dans un centre de rétention, dans l’attente d’un renvoi vers leur pays d’origine. Mais en contrepartie, le Soudan du Sud négocie sur plusieurs points.

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Selon les sources de Politico et une note diplomatique, le gouvernement du Soudan du Sud a exprimé à l’ambassade américaine à Juba sa disponibilité à accueillir des migrants originaires d’États tiers expulsés par les États-Unis.

Le document cite plusieurs points qui s’apparentent à des contreparties : La première est la fin du travel ban pour les Soudanais du Sud, qui n’ont plus de visas depuis avril, l’accès à un compte bancaire bloqué à New York afin de conduire des échanges en dollar, ainsi que des investissements américains dans les hydrocarbures et les mines du pays. Le second est la levée de sanctions américaines contre plusieurs officiels, en particulier Benjamin Bol Mel – un homme d’affaires visé en 2017 par la première administration Trump pour corruption, mais depuis devenu le deuxième vice-président du pays et un possible successeur du président Salva Kiir.  

Enfin, Juba aimerait un assouplissement de la position américaine sur le cas de Riek Machar, le premier vice-président est en résidence surveillée depuis mars 2025, accusé de préparer une nouvelle rébellion pour empêcher la tenue des élections en 2026. Toutefois, il n’est pas certain que la tentative de négociation fonctionne : dans sa réponse à Politico, le département d’État américain appelle à mettre fin au régime de résidence surveillée de Riek Machar, et à reprendre un dialogue politique direct. 

Pour Politico, cette situation illustre « comment certains gouvernements voient la politique migratoire américaine agressive comme une chance pour pousser leurs propres demandes ». Le site rappelle que cinq personnes ont également été envoyés en Eswatini dans le cadre d’un accord avec le gouvernement américain, et que Washington est en discussion avec le Rwanda. Les États-Unis auraient au total approché une quinzaine de pays africains.

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