Le soldat britannique soupçonné du meurtre d'Agnes Wanjiru refuse d’être extradé vers le Kenya

Les autorités kényanes ont salué, samedi 7 novembre, le placement en détention provisoire, au Royaume-Uni, d’un ancien soldat britannique – Robert James Purkiss – soupçonné d’avoir tué, en 2012, au Kenya, Agnes Wanjiru, une jeune mère de 21 ans dont le corps a été retrouvé dans la fosse septique d’un hôtel de Nanyuki, ville du centre du pays, près de laquelle se trouve l’Unité d’entraînement de l’armée britannique au Kenya.
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Le mandat d’arrêt a été lancé par la justice kényane, en septembre. Selon une enquête du Sunday Times, le crime dont est soupçonné Robert James Purkiss n’était pas un secret et il aurait même été couvert par l’armée britannique.
Robert James Purkiss a été arrêté, jeudi 6 novembre et incarcéré le lendemain, au Royaume-Uni. Il a déclaré ne pas vouloir être extradé vers le Kenya et doit comparaître à nouveau devant le tribunal, le 14 novembre.
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RFI a joint Esther Njoki, la nièce d’Agnes Wanjiru, devenue la porte-parole de la famille. Elle réclame l’extradition de James Purkiss et, surtout, elle veut que cette affaire serve d’exemple et participe à la fin de l’impunité pour les crimes commis par des soldats. « Il [ Robert James Purkiss ] doit être jugé là où il a commis le crime. Il ne l’a pas commis en Angleterre. Il l’a commis au Kenya. On ne doit pas lui trouver d’excuses. Sinon, on devrait tous porter l’uniforme militaire pour pouvoir être excusés des crimes que nous commettons », lance la nièce de la victime.
« Pendant toutes ces années, j’ai vu comment notre gouvernement laissait trainer notre cas. J’ai vu d’autres histoires de violences commises par des militaires britanniques et j’ai vu comment elles étaient traitées. Il faut que ça change, profondément, car c’est ce qui donne à Purkiss le sentiment d’avoir le droit de refuser d’être jugé au Kenya parce qu’il s’est senti protégé, en tant que militaire », poursuit la jeune femme.
« Je veux lutter contre ça. Agnes était une personne, un être humain. Si Purkiss ne voulait pas être jugé au Kenya, il ne fallait pas la tuer, encore moins en plaisanter. Je ne vois aucune excuse pour qu’il ne soit pas extradé. Je voudrais que cela serve d’exemple aux autres soldats. Car ce n’est pas un cas isolé. Il s’est passé tellement de choses avec les militaires britanniques. »
En 2003, l’ONG de défense des droits humains, Amnesty International, affirmait avoir répertorié 650 accusations de viol contre des soldats britanniques, au Kenya, entre 1965 et 2001, dénonçant des « décennies d’impunité ».
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