Le marché de l’art africain contemporain en chute libre

Onze mois de grisaille, puis l’explosion. Le marché de l’art s’est réveillé brutalement en fin d’année, porté par des ventes spectaculaires : un Klimt devenu la deuxième œuvre la plus chère de l’histoire, une toile de Frida Kahlo record absolue pour une artiste femme. Mais dans le même temps, le marché de l’art africain, lui, continue de décrocher.

Publié le : Modifié le :

2 min Temps de lecture

Le marché de l’art contemporain africain est en chute libre. Depuis 2022 – une année record – les ventes ont été divisées par deux. En 2025, le panorama reste sombre. C’est ce que constate Christophe Person, galeriste spécialiste des artistes africains : « Cela a été une année quand même assez compliquée avec moins d’activité et moins de transactions. C’est difficile pour tout le monde, mais pour les artistes africains, ça a été encore plus difficile parce qu’ils ont été dans cette idée de la répétition que le marché n’aime pas du tout. »

La répétition dont parle Christophe Person, c’est en réalité la rançon du succès. Au début des années 2010, les collectionneurs tombent sous le charme des artistes africains contemporains qui font exploser les codes orientalistes, explique Nicolas Pichon-Loevenbruck, du service Culture de RFI. Mais face à l’engouement, de nombreux artistes reproduisent les mêmes schémas. Résultat, la demande s’essouffle.

Pour Christophe Person, la maturité du marché viendra de la reconnaissance des artistes par les institutions. Et cette évolution est déjà en marche : « Tous les événements qui ont eu lieu un peu partout en Europe, l’exposition Paris noir, l’exposition sur le modernisme au Nigeria, sont des signaux qui devraient être à l’origine d’un renouvellement de la dynamique du marché. »

Des artistes africains qui s’implantent durablement dans le paysage mondial 

Si le marché s’essouffle, les artistes africains, eux, s’implantent durablement dans le paysage mondial, comme le montre le cas d’Ibrahim Mahama. Le Ghanéen a été élu artiste le plus influent de l’année par Art Review, périodique référence en matière d’art contemporain.

La vitalité de l’art africain passera avant tout par des initiatives menées directement sur le continent : « Je pense qu’il y a en Afrique beaucoup d’atouts pour développer des initiatives qui ne sont pas liées au marché et qui suscitent la création : des expositions, des biennales, l’organisation de résidences. Il se passe déjà beaucoup de choses, j’ai par exemple cocréé une biennale de sculpture au Burkina Faso et au même moment, il y avait un festival de photographie », conclut le galeriste.

À lire aussiL’art contemporain africain convoité par les collectionneurs du continent

 

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close