Le Mali, le Niger et le Burkina se retirent de la CPI: quelles conséquences?

Mali, Niger et Burkina Faso ont annoncé lundi 22 septembre quitter la Cour pénale internationale en l’accusant d’être un « instrument de répression néo-coloniale aux mains de l’impérialisme ». Les trois pays avaient annoncé leur intention de créer un tribunal pour le Sahel pour juger les crimes les plus graves. Quelles conséquences pourrait avoir leur décision ?
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Avec notre correspondant à La Haye, Stéphanie Maupas
Le retrait des trois pays du traité de la CPI sera effectif un an après avoir été signifié au secrétaire général de l’ONU. En attendant, la Cour reste compétente contre les auteurs de crimes commis sur leurs territoires respectifs.
Pour le Mali, tous les actes pris par la Cour lorsque le pays en était membre, restent valides, dont le mandat émis contre Yiad Ag Raly en 2017, ainsi que les deux condamnations prononcées contre des responsables d’Ansar Dine pour des crimes commis à Tombouctou.
Le Burundi avait déjà quitté la CPI en 2017
Les trois pays sahéliens ne sont pas les premiers à quitter la Cour. Parmi les Africains, le Burundi était passé à l’acte en 2017. Mais cela n’avait pas empêché l’ouverture d’une enquête. L’Afrique du Sud et le Kenya avaient menacé de se retirer, sans finalement s’exécuter.
Jusqu’à ces dernières années, la CPI n’a poursuivi que des responsables africains. L’ex-président philippin Rodrigo Duterte est incarcéré dans la prison de la Cour et devrait bientôt être jugé. Des mandats d’arrêt ont aussi été émis contre des responsables géorgiens et russes, dont Vladimir Poutine.
C’est une diversion classique de ces juntes qui sont en perte de vitesse et sont incapables de sécuriser leurs territoires (…).
Voix critique du régime malien, en exil après un an de détention, l’économiste Étienne Fakaba Sissoko estime que ce retrait n’empêchera pas la CPI de poursuivre ces enquêtes notamment à l’encontre des armées des trois États