Le Kenya entend stopper les enrôlements de force de ses citoyens en Russie

18 Kényans, engagés de force dans l’armée russe sur le front ukrainien, ont été rapatriés. C’est ce qu’a annoncé ce 17 décembre, dans un communiqué, le Premier ministre, Musalia Mudavadi. La publication cette semaine, par la presse kényane, de câbles diplomatiques de l’ambassade du Kenya à Moscou, a ravivé la polémique autour de ces recrutements frauduleux à destination de la Russie. Les autorités promettent de prendre des mesures contre les agences de recrutement qui alimentent ce trafic.

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Avec notre correspondante à NairobiGaëlle Laleix

« Plus de 200 Kényans ont été recrutés à travers des réseaux toujours actifs » écrit le communiqué du Premier ministre kényan, Musalia Mudavadi. Plusieurs ressortissants « en détresse » ont contacté l’ambassade du Kenya à Moscou, depuis des camps militaires. Certains sont blessés, parfois grièvement. Des cas d’amputation ont notamment été relevés.

Le Premier ministre annonce des mesures de contrôle des agences de recrutement vers l’étranger. Elles doivent notamment être enregistrées auprès de l’Autorité nationale de l’emploi. 600 d’entre elles, ont déjà été radiées.

Des mesures jugées encore insuffisantes par Paul Adoch, directeur de Trace Kenya, une ONG qui combat le trafic d’êtres humains. « Cela fait trois ans que l’on assiste à ces départs à destination de la Russie, explique-t-il ». Avant les combattants, des cas de femmes recrutées de force dans des usines militaires ont été relevés. Le rapport 2025 sur le trafic d’êtres humains, du Département d’État américain, évoque des jeunes kényanes, de 18 à 22 ans, travaillant dans des fabriques de drones russes alors qu’elles pensaient suivre une formation professionnelle.

Paul Adoch demande « une loi qui encadre le travail migratoire ». Une proposition a été présentée au Parlement kényan l’année dernière et attend d’être discutée.

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