Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle pour un an le mandat de sa force de maintien de la paix en RDC

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté vendredi à l’unanimité pour le prolongement d’un an de la force de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo, où les tensions se poursuivent dans l’est du pays. La résolution étend « jusqu’au 20 décembre 2026 le mandat de la Monusco en RDC », qui dispose d’environ 11 500 Casques bleus sur place. 

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté vendredi 19 décembre à l’unanimité pour le prolongement d’un an de sa force de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), où les tensions se poursuivent dans l’est du pays malgré l’accord de paix signé à Washington.

Il s’agit d’une des rares missions de l’ONU soutenues par les États-Unis de Donald Trump, qui cherchent à faire appliquer un accord de paix qu’ils ont aidé à conclure. Le nombre de casques bleus déployés, environ 11 500, reste inchangé, alors qu’il ne cessait de baisser ces dernières années.

Renforcement du rôle politique de la Monusco

La Monusco conserve son mandat offensif, avec la possibilité de mener des opérations ciblées contre les groupes armés actifs dans l’est du pays. Mais la résolution renforce surtout son rôle politique.

Le Conseil de sécurité demande à la mission de prendre une part active dans la supervision et la mise en œuvre du cessez-le-feu décidé à Doha en octobre, mais loin d’être appliqué. Il est aussi demandé à la Monusco de porter une attention particulière aux zones de tension dans le Nord et le Sud-Kivu. C’est un point important car, entre les lignes, cela ouvre la voie à un éventuel retour de la Monusco dans le Sud-Kivu dont elle s’est retirée, si toutefois les conditions et les moyens le permettaient.

La mission est par ailleurs chargée d’appuyer les autorités congolaises dans le désarmement des FDLR, conformément à leurs engagements et au processus de paix en cours.

Enfin, la résolution adoptée ce vendredi réaffirme clairement les termes de la résolution 2773 de février 2025, par laquelle l’ONU demande à la Force de défense rwandaise de cesser tout soutien au M23 et de se retirer du territoire congolais.

Ces blocages qui ont entravé l’action de la Monusco, ces derniers mois

Le mandat actuel de la Monusco s’achève ce samedi 20 décembre. La précédente résolution de l’ONU sur cette mission, la 2765, autorisait un plafond d’environ 13 800 personnels (militaires, policiers et observateurs). Ses priorités stratégiques portaient sur la protection des civils, l’appui à la stabilisation et au renforcement des institutions de l’État, ainsi que le soutien aux réformes de la gouvernance et du secteur de la sécurité. Malgré ce mandat jugé robuste, la Monusco n’a pas empêché la progression de l’AFC/M23 dans l’est du pays.

Plusieurs blocages ont entravé son action sur le terrain. Des exemples concrets figurent ainsi dans le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Jusqu’au début de ce mois, l’ONU évoque des restrictions d’accès et des restrictions de mouvement imposées à la mission, en particulier dans les zones du Nord-Kivu sous contrôle de l’AFC/M23. Or, ces restrictions ont entraîné, selon l’ONU, des retards dans la livraison de biens essentiels, notamment le carburant et les rations. Par exemple, le 5 juillet, les entreprises publiques d’approvisionnement en eau et en électricité, désormais sous le contrôle de l’AFC/M23, ont interrompu l’approvisionnement en eau des sites de la Monusco.

D’autres exemples précis sont cités. Depuis le 1er septembre, quatre camions-citernes se sont vu refuser l’accès à Goma.

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Autre difficulté relevée, selon l’ONU, en janvier, l’AFC/M23 a tiré sur des positions de la Monusco.

Autre défi pour la mission, les restrictions imposées par l’AFC/M23 ont perturbé les opérations de rapatriement et de relève des troupes. Le taux de rotation est passé, selon l’ONU, de 81 % lors de la période précédente à 40 %.

Autre complication évoquée, technologique celle-ci. Le groupe d’experts de l’ONU, les États-Unis et la France ont signalé des activités de brouillage et d’usurpation du système mondial de localisation, le GPS, dans les zones du Nord-Kivu contrôlées par l’AFC/M23, ce qui complique le déploiement des aéronefs de l’ONU. L’Organisation de l’aviation civile internationale confirme ces signalements. Elle indique que des équipages de transporteurs commerciaux, nationaux et internationaux, ont notifié plusieurs cas de brouillage GPS dans la région.

Enfin, dernier point : le financement. L’ONU indique qu’une réduction de 40 % du financement des activités liées aux programmes devrait avoir un impact majeur sur l’exécution du mandat. La réduction initiale du budget 2025-2026 a entraîné le rapatriement de 755 soldats et de 26 experts militaires.

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