La Guinée donne le coup d'envoi de la campagne pour la présidentielle du 28 décembre

À compter de ce vendredi 28 novembre, les neuf candidats en lice ont un mois pour convaincre les électeurs de voter pour eux. Le chef de la junte au pouvoir, le général Mamadi Doumbouya, qui se présente en indépendant, fait figure de grand favori, les poids lourds de la scène politique guinéenne n’ayant pas été autorisés à se présenter.
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Avec notre correspondant à Conakry, Tangi Bihan
Après quatre années de transition consécutives au coup d’État du 5 septembre 2021, la campagne pour l’élection présidentielle du 28 décembre démarre ce vendredi 28 novembre en Guinée. Marquée par l’absence des poids lourds historiques de la scène politique guinéenne, elle s’ouvre par ailleurs dans un contexte pesant, la période de transition ayant été ponctuée par la disparition de plusieurs voix critiques des militaires ou de leurs proches et la fermeture des grands médias audiovisuels privés du pays.
Dans ces conditions, le chef de la junte au pouvoir – qui avait pourtant juré de rendre le pouvoir aux civils au lendemain du putsch – part grand favori. D’autant plus que parmi ses huit adversaires, trois participent à leur première présidentielle – Mohamed Chérif Tounkara, Mohamed Nabé et Abdoulaye Yéro Baldé – et que les cinq autres – Faya Millimono, Makalé Camara, Bouna Keïta, Ibrahima Abé Sylla et Abdoulaye Kourouma – n’ont jamais atteint 4% des suffrages à celles auxquelles ils ont pris part.
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En exil depuis trois ans, les principaux opposants au chef de la junte n’ont pas pu se présenter
S’il se présente en indépendant, sans l’appui d’un parti politique, le général Mamadi Doumbouya pourra toutefois compter sur le soutien d’un mouvement qui porte ses initiales : la Génération pour la modernité et le développement (GMD). Sa campagne sera dirigée par le Premier ministre en personne, Bah Oury, qui sera lui-même assisté de deux ministres. Une situation pour le moins paradoxale puisque dans le même temps, les autorités affirment que le gouvernement restera loin des débats à venir pour assurer la neutralité de l’État et la continuité des services publics.
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En exil depuis trois ans, les principaux opposants du président de la transition – Cellou Dalein Diallo, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Sidya Touré, le président de l’Union des forces républicaines (UFR) et Alpha Condé, le président déchu qui dirige par ailleurs le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) – n’ont, eux, pas pu se présenter pour différentes raisons juridiques. Plus jeune, Aliou Bah, le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), dort pour sa part en prison depuis près d’un an.
Parmi les nouveautés de cette campagne figure notamment l’octroi aux candidats d’une subvention de l’État qui s’élève à deux milliards de francs guinéens (environ 200 000 euros), selon Abdoulaye Yéro Baldé. Il s’agit d’une grande première dans l’histoire du pays.
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