La Gambie avertit Jammeh : un retour équivaut à un procès pour crimes

L'ancien président gambien Yahya Jammeh
L’ancien président gambien Yahya Jammeh

Le gouvernement gambien a lancé un avertissement ferme à l’ancien président Yahya Jammeh. Après la diffusion d’une note vocale où il annonçait son retour en novembre pour reprendre la tête de son ancien parti, les autorités de Banjul ont réagi sans attendre. Elles ont affirmé que Jammeh serait arrêté et traduit en justice dès son arrivée sur le sol gambien.

Ainsi, cet ultimatum met fin aux rumeurs d’immunité et confirme la détermination du gouvernement à le juger pour les violations des droits humains commises durant ses 22 ans au pouvoir.

Les menaces de retour de l’ancien dictateur

Exilé en Guinée équatoriale depuis janvier 2017, après avoir refusé de reconnaître sa défaite électorale face à Adama Barrow, Yahya Jammeh, 60 ans, souhaite aujourd’hui mettre fin à son exil. Dans ce contexte, il a diffusé un message audio à ses partisans de Kanilai, annonçant son intention de rentrer au pays. Cette déclaration a immédiatement ravivé les tensions politiques.
Jammeh affirme qu’un « protocole d’accord » aurait été conclu avec l’Union africaine, la CEDEAO, l’ONU et l’Union européenne. Selon lui, ce texte garantissait son retour et limitait son exil à six mois.

Le gouvernement brandit le rapport de la TRRC

Face à ces déclarations, le gouvernement a publié mardi un communiqué sans équivoque : aucun accord ne protège Yahya Jammeh. Les autorités précisent qu’il sera arrêté, détenu et jugé pour les crimes commis pendant son règne. Pour appuyer leur position, elles s’appuient sur les conclusions de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC). Celle-ci a documenté de graves violations : exécutions extrajudiciaires, tortures, disparitions forcées et violences sexuelles.

Le communiqué rappelle que la Constitution garantit à chaque citoyen le droit de revenir au pays. Cependant, ce droit n’exonère pas des poursuites pour crimes graves. En conséquence, le gouvernement considère toujours Jammeh comme une personne sous enquête officielle.

Un engagement contre l’impunité

En confirmant l’application des recommandations de la TRRC, les autorités réaffirment leur volonté de combattre l’impunité. De plus, elles présentent la mise en œuvre de ces mesures comme un engagement durable en faveur de la justice, de la réconciliation et de la non-répétition des violations.
Ainsi, cette position ferme compromet les ambitions de retour de Yahya Jammeh. Elle envoie aussi un message clair à ses partisans : le passé de l’ancien régime ne sera ni oublié ni pardonné.

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