La Communauté de développement de l’Afrique australe veut dépendre «davantage de ses propres ressources»

Madagascar accueille cette semaine le 45e sommet ordinaire de la Southern African Development Community (SADC), la Communauté de développement de l’Afrique australe. Ce mardi matin, le Conseil des ministres de la SADC s’est ouvert à Antananarivo sur un mot d’ordre commun : renforcer la libre circulation des biens et services et les échanges commerciaux entre les 16 États membres pour rendre la région plus autonome, alors que les chocs extérieurs se multiplient.
Publié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondant à Antananarivo, Guilhem Fabry
C’est un plaidoyer pour le renforcement de l’intégration économique de la SADC qu’a livré son secrétaire exécutif Elias Magosi en ouverture du conseil des ministres. L’augmentation des tarifs douaniers et la baisse des aides étrangères perturbent les flux commerciaux et les investissements, explique-t-il, rendant plus que jamais nécessaire la coopération régionale : « Il devient de plus en plus évident que nous avons plus de chances de réussir lorsque nous dépendons davantage de nos propres ressources que du soutien extérieur sur lequel nous n’avons absolument aucun contrôle. Pour y parvenir, nous devons renforcer le commerce intrarégional, éliminer les barrières commerciales, investir dans les infrastructures essentielles qui facilitent et accélèrent l’intégration régionale. »
« Bâtir la SADC autonome et compétitive que nous voulons »
La ministre malgache des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, désormais présidente du Conseil des ministres de la SADC, a insisté sur l’inclusion de tous les pays membres dans cette dynamique d’intégration : « Un accent particulier sera mis sur la valorisation des États insulaires, longtemps en marge des priorités régionales. En unissant le potentiel maritime, économique, environnemental et culturel des îles avec les ressources, la puissance agricole et industrielle des États membres continentaux, nous pouvons bâtir la SADC autonome et compétitive que nous voulons. »
La SADC s’est fixé un objectif ambitieux pour 2030 afin de renforcer cette autonomie : augmenter à 30 % la part du secteur manufacturier dans son PIB, contre seulement 11 % aujourd’hui.
À lire aussiMadagascar: les critiques des anciens présidents avant le sommet de la SADC