Au Kenya, le renommé défenseur des droits humains Boniface Mwangi doit comparaître devant les tribunaux, lundi 20 juillet. Il est en détention depuis son arrestation samedi à son domicile. Dimanche, un rassemblement devant le commissariat où il est retenu était organisé.
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Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
« À bas la criminalisation des militants » : c’est l’appel lancé par plusieurs défenseurs des droits humains, rassemblés dimanche matin devant le poste de police où est détenu Boniface Mwangi. Le militant des droits humains a été arrêté samedi pour avoir « facilité des activités terroristes lors des manifestations du 25 juin 2025 », d’après la direction des affaires criminelles du Kenya. Les bureaux de son organisation ont aussi été fouillés, des disques durs et ordinateurs ont été saisis.
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Sa femme, Njeri Mwangi, est venu lui rendre visite. « Ce à quoi nous assistons, c’est une tentative d’intimidation de la part de la police. Ils ont déjà arrêté plusieurs jeunes sur des accusations de terrorisme et d’incendies criminels. Ils évoquent désormais la même chose pour Boni », explique-t-elle.
« Les défenseurs des droits humains et les militants ne sont pas des terroristes »
Les rassemblements du 25 juin ont tourné à la violence et au moins 19 personnes ont été tuées, d’après la Commission nationale de défense des droits humains. Plusieurs centaines de personnes ont aussi été arrêtées.
Les ONG s’inquiètent d’une répression grandissante à l’égard des voix dissidentes. Depuis les manifestations du 25 juin, 37 personnes sont poursuivies pour des faits liés au « terrorisme ». Plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé dans un communiqué « une instrumentalisation manifeste du système judiciaire pour écraser la dissidence ».
« Les défenseurs des droits humains et les militants ne sont pas des terroristes », rappelle Hussein Khalid, un militant à la tête de Vocal Africa, une ONG de défense des droits humains, présent au rassemblement devant le poste de police. Et d’ajouter : « Lorsque nous manifestons, nous exerçons un droit constitutionnel. Nous voulons assurer au gouvernement qu’aucun niveau d’intimidation, aucune menace, ne nous dissuadera d’exercer nos droits constitutionnels. »
Il est très très regrettable que le Kenya, en tant que pays, ait choisi de suivre la voie des régimes autoritaires.
Hussein Khalid, un militant à la tête de VOCAL Africa, une ONG de défense des droits humains
Depuis l’annonce de l’arrestation de Boniface Mwangi, les appels se multiplient pour demander sa libération immédiate.
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