Kenya: la réserve du Tsavo menacée, faute de financements de l'USAID

Au Kenya, les conservateurs de la réserve naturelle du Tsavo, dans l’Est du pays, sont inquiets. Le Tsavo, constitué de 35 réserves, est l’un des plus grands sanctuaires naturels d’Afrique. La fin des financements de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), en janvier 2025, met en péril ses programmes de conservation, au risque de voir ressurgir le braconnage et les conflits fonciers.
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Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix
Au cœur de la réserve de Tsavo, au Kenya, 80 agriculteurs espèrent bientôt devenir apiculteurs. Mais après une formation d’un an, ils attendent toujours les 1 200 ruches qui leur permettront de compléter leurs revenus. La commande a été abandonnée, faute de financements.
D’après l’Association des réserves naturelles Taita Taveta, grâce au programme USAID, plus de 1 500 habitants du Tsavo ont appris des techniques d’agriculture écologique, 133 rangers ont été formés et les conflits entre agriculteurs et faune sauvage ont diminué de 90% en deux ans. Autant d’acquis que la fin des financements USAID risque de remettre en cause. Le programme américain avait promis plus de 2 millions de dollars pour un projet courant jusqu’à 2027.
« Aujourd’hui, nous considérons d’autres modèles de financements comme les crédits carbone ou les crédits à la biodiversité », explique Alfred Mwanake, président de l’Association des réserves naturelles Taita Taveta.
La fin des financements américains intervient alors que le Kenya s’est engagé à restaurer plus de 5 millions d’hectares pour en faire des réserves naturelles. Selon le cabinet de conseils Andersen, au Kenya, les subventions américaines représentaient près de 3% des dépenses publiques du pays.
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