Kenya: des défenseurs des droits humains dénoncent l’ampleur de la répression post-électorale en Tanzanie

En Tanzanie, il est toujours impossible d’obtenir un bilan fiable des violences qui ont émaillé les élections générales du 29 octobre. Le 14 novembre, la présidente réélue, Samia Suluhu Hassan, a annoncé la création d’une commission d’enquête, pour faire la lumière sur la mort de manifestants lors de cette contestation gouvernementale. Une hypocrisie qu’ont dénoncé ce 17 novembre à Nairobi, au Kenya, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, qui accusent le pouvoir tanzanien de poursuivre son opération de maquillage.

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Avec notre correspondante à Nairobi, Gaëlle Laleix

Depuis près de deux semaines, Bernard Miranyi tente de récupérer le corps de son cousin, un enseignant kényan, tué à Dar es Salam, le 29 octobre. « C’est très frustrant, lâche-t-il. On est allés à l’ambassade de Tanzanie plusieurs fois. Le ministre des Affaires étrangères kényan, lui-même, a reconnu qu’un Kényan du nom de John Oguthu, a été tué en Tanzanie. Que font-ils pour le ramener à la maison ? Ça fait peur ! » Le corps de l’enseignant a disparu de la morgue où il était entreposé.

Aujourd’hui des milliers de familles tanzaniennes recherchent ainsi leurs proches. Pour Ndungi Githuku, du mouvement Field-Marshal, c’est le résultat d’une vaste opération de maquillage. « Des enterrements ont été violemment interrompus par la police qui, sans vergogne, a récupéré les cercueils pour disparaître avec les corps, accuse-t-il. Des proches de victimes, du personnel de santé, ont été intimidés par la police qui a saisi leurs téléphones pour effacer toutes les vidéos des atrocités ».

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Près de 1 000 mercenaires étrangers aideraient les forces de sécurité tanzaniennes dans cette basse besogne. Mwanase Ahmed, de l’organisation Jumuhia Ni Yetu, affirme : « Il y a des images satellites qui montrent un camp qu’occupent toujours des mercenaires ougandais, dans le nord du pays. Il y a aussi des Tanzaniens, qui ont maintenant été libérés, qui racontent que les forces de sécurité qui les ont arrêtés ne parlaient pas swahili. »

Les défenseurs des droits de l’homme de la région estiment avoir suffisamment d’éléments pour présenter une plainte auprès de la Cour pénale internationale.

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