Journée mondiale des éléphants : l’Afrique face à ses géants


Ce 12 août, la planète célèbre la Journée mondiale des éléphants. Derrière l’admiration que suscite le plus grand animal terrestre se cache une réalité plus sombre. Braconnage, perte d’habitat et conflits avec les populations humaines menacent sa survie.
En Afrique, des chiffres alarmants rappellent l’urgence d’agir, mais aussi les progrès rendus possibles par des efforts coordonnés
Un colosse en danger
L’éléphant d’Afrique, qu’il soit de savane ou de forêt, ne craint aucun prédateur naturel. Sa principale menace reste l’homme. Entre 2006 et 2016, leurs effectifs ont chuté de 21 % sur le continent, principalement à cause du braconnage pour l’ivoire. Chaque année, environ 12 000 éléphants sont tués, alimentant un commerce illégal qui transforme cette précieuse matière en objets de luxe. À cela s’ajoute la chasse pour la viande, la destruction de l’habitat et l’empiètement des activités humaines sur leurs routes migratoires.
Entre conservation et cohabitation difficile
Dans la région kenyane de Taita Taveta, les efforts anti-braconnage portent leurs fruits : la population d’éléphants augmente. Mais ce succès entraîne de nouveaux défis. Les pachydermes, fidèles à leurs itinéraires ancestraux, traversent champs et villages. Ils détruisent des cultures et provoquent parfois des drames humains. Face à cette réalité, les habitants innovent. Certains installent des ruches autour de leurs champs. Ils dissuadent ainsi les intrus grâce à la crainte qu’ont les éléphants des abeilles et produisent du miel pour générer des revenus. D’autres changent leurs cultures et optent pour des plantes que les éléphants dédaignent, comme le sésame.
L’action humaine au service des géants
Des organisations comme Beauval Nature, avec son partenariat avec la fondation Big Life, déploient des rangers, surveillent les zones sensibles et mettent en place des clôtures pour limiter les conflits. Dans les parcs nationaux comme celui de Tsavo, au Kenya, la protection des éléphants sauvages est une priorité, mais l’équilibre avec la sécurité des habitants reste fragile. Chaque année, plusieurs dizaines de personnes perdent la vie dans des incidents liés aux pachydermes, preuve que la conservation ne peut se faire sans une réflexion globale sur la coexistence.
Préserver l’héritage vivant de l’Afrique
L’éléphant incarne à la fois la puissance et la fragilité de la faune africaine. Sa protection est un combat qui dépasse les frontières et qui nécessite coopération internationale, engagement local et éducation des générations futures. Car si les éléphants disparaissent, ce n’est pas seulement un animal que l’on perd, mais un pilier des écosystèmes et un symbole culturel millénaire.