Ile Maurice: Services de streaming – Une mesure jugée mal calibrée

Dans le cadre d’une réforme fiscale visant à accroître les recettes de l’État, sans alourdir le fardeau pour les entreprises locales, le gouvernement appliquera la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 15 % sur les services numériques importés, incluant les plateformes de streaming vidéo, musique et autres contenus en ligne. Cette mesure entrera en vigueur dès le 1er janvier 2026, affectant tous les abonnés des services étrangers comme Netflix, Disney+, Amazon Prime, Spotify, entre autres.

Selon les nouvelles dispositions, les fournisseurs de services numériques étrangers, qui réalisent plus de Rs 3 millions de revenus liés aux utilisateurs locaux, devront s’inscrire auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Une fois enregistrés, ils devront ajouter la TVA sur les factures adressées aux abonnés locaux, qui supporteront directement cette hausse. Le ministère des Finances souligne que l’objectif est d’égaliser les conditions entre fournisseurs locaux et internationaux, sans taxer davantage les acteurs locaux déjà assujettis à la TVA.

La hausse est loin d’être négligeable : un abonnement Prime Video mensuel à Rs 279,31 verra sa facture grimper à environ Rs 321,27, tandis qu’un forfait Netflix à Rs 465,82 passera à près de Rs 535,30 par mois. Cette taxe numérique rendra plus cher l’accès aux plateformes, notamment pour les abonnés locaux à revenus modestes.

Jawez Bundhoo, adepte du streaming, attribue cette hausse à une tendance générale de l’industrie. «Je suis un utilisateur régulier de ces plateformes, mais je dois admettre que la hausse des prix me fait réfléchir à mes abonnements. Je suis tenté de réduire le nombre de plateformes auxquelles je suis abonné ou de partager des comptes avec des proches pour limiter les coûts. Les services de streaming offrent une grande valeur aux utilisateurs mais la hausse des prix peut rendre ces services moins accessibles à certaines personnes. Il est important pour les plateformes de trouver un équilibre entre la qualité des contenus proposés et les prix pratiqués pour maintenir l’attractivité de leurs offres.»

Au-delà du divertissement, des utilisateurs évoquent l’impact sur l’accès à la culture et à l’éducation. Spotify, par exemple, aide les jeunes artistes locaux à se faire connaître. S’il y a désabonnement massif, ces artistes pourraient en souffrir. De plus, les documentaires et contenus éducatifs devenus plus chers limiteront l’accès à une diffusion culturelle élargie.

D’un point de vue économique, l’État projette de renforcer ses réserves de devises, sans toucher aux entreprises locales qui se conforment déjà à la TVA. Pour autant, certains critiques jugent la mesure mal calibrée : elle pourrait réduire les revenus de créateurs locaux et accroître les inégalités d’accès au numérique. Le risque de contournement (VPN ou piratage) est également mis en avant. Jawez Bundhoo ajoute que les opérateurs doivent réfléchir à des plans flexibles ou adaptés au pouvoir d’achat local.

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