Ile Maurice: Premanand Katowah – Coupeur de cannes au grand coeur

Il a parcouru les champs de Belle Vue à St Antoine. Premanand Katowah a aujourd’hui rangé sa serpe pour prendre de l’emploi chez Grays. L’ancien coupeur de cannes nous raconte avec le coeur son histoire émouvante.

L’histoire de Premanand Katowah, affectueusement surnommé Anand, est intimement liée à cette terre au Nord de l’île qu’il chérit particulièrement. Né à Bois Rouge, petit village à côté du jardin de Pamplemousses, cet homme authentique est un témoin privilégié du développement de cette région.

Enfant, Anand voit son père se lever chaque matin aux aurores pour travailler dans les champs de cannes à Belle Vue Harel. Venant d’une fratrie de huit enfants, il arrête sa scolarité au primaire. «Monn al lekol ziska siziem parski pa ti ena kas pou al kolez», confie-t-il.

Débrouillard, il commence à travailler dès son jeune âge. Quotidiennement, il coupe l’herbe pour nourrir des vaches et des cabris. Un dur labeur qui forge son caractère. Il développe le sens du devoir et du sacrifice. Le travail ne lui fait pas peur. Bien au contraire. Son oncle qui travaille alors dans une grande propriété familiale lui décroche un poste de jardinier et d’homme à tout faire. «Ti apel mwa ti chokra (NDLR : garçon agissant comme serviteur.) Mo ti al fer komision ek bane lezot ti zafer pou gran madam», se rappelle-t-il.


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Atteignant la majorité, Anand a la sucrerie de Belle Vue en ligne de mire. Audacieux, il décide de s’y rendre et débute pour lui l’aventure de toute une vie. «Mo ti p ramas bann kann ki ti p fane kan bann masinn ti p soulev zot. Apre monn al travay Labourdonnais ek monn komans koup kann. Mo ti ena 18 an».

Couper la canne est un travail pénible qui demande du courage. Anand se réveille à 1 h du matin pour se rendre dans les champs. Il n’hésite pas à prendre sa bicyclette et à pédaler jusqu’à St Antoine à Goodlands pour s’acquitter consciencieusement de sa tâche. Quand les cannes prennent feu, il se réveille bien des fois au beau milieu de la nuit «pou fer enn rekor ek gagn enn ti kas an plis».

«Pandan 10 an monn koup kann. Pa ti enn travay fasil. Me sa travay la inn permet bann labourer avanse dan zot lavi. Nou ti gagn ti kas me noune resi aste enn later, mont enn lakaz, fer bizou, marye nou zenfan… Dan hindou nou dir sa barakat, parski sa kas la permet nou fer kitchose, sa inn boucou ameliore nou lavi», lance-t-il avec sincérité.

Anand est heureux d’avoir travaillé dans cette nature qui lui a permis de «respirer». La vie a voulu qu’Anand soit au bon endroit, au bon moment. A Bois Rouge, il remarque la construction d’un bâtiment à Beau Plan. Cela remonte à plus de trois décennies. Il rejoint alors Grays, pour faire un peu de tout. Il abandonne les champs de canne pour une autre aventure. Au fil des années, Anand a vu cette entreprise qu’il aime tant, s’épanouir, grandir, prospérer.

Son histoire de coeur avec Grays dure depuis 35 ans. A 62 ans, ce père de trois filles voue un attachement indéfectible à cette entreprise pour qui il travaille et qui lui a tant donné. «Kan mo ti vinn isi ti ena zis enn ti bout. Amezir, zot inn grandi, inn ena enn gran stor ek lezot kompani sibzidiair. Grays ti enn ti zetoil kan linn koumanse ek zordi linn vinn enn planet».

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