À Maurice, l’affaire des primes détournées au sein de la police connaît de nouveaux rebondissements. Deux autres policiers ont été arrêtés la semaine dernière. Ils sont eux aussi soupçonnés d’avoir détourné l’argent censé rétribuer les informateurs de la police. Cette enquête avait déjà conduit à l’arrestation, le mois dernier, d’un assistant commissaire de police, ancien chef de l’unité antiterroriste.
C’est toute la chaîne de commandement de police mauricienne qui observe cette affaire avec inquiétude. Cette semaine, un autre assistant commissaire et un sergent ont été arrêtés.
La Commission chargée des enquêtes anti-corruption (Financial Crimes Commission) soupçonne des transferts illégaux de primes entre policiers. Ces sommes étaient censées récompenser les informateurs dans la lutte antidrogue. Mais elles auraient été détournées à des fins personnelles.
L’enquête a déjà mené à l’arrestation, il y a un mois, de l’ancien chef de la cellule antiterroriste. Sur son compte commun avec son épouse, les enquêteurs ont retrouvé 85 000 euros (4,5 millions de roupies).
L’un des nouveaux suspects détenait, lui, plus de 360 000 euros (19 millions de roupies) sur un compte personnel.
Et l’affaire prend une tournure politique. À l’Assemblée nationale, le Premier ministre Navin Ramgoolam a révélé que 4,3 millions d’euros (230 millions de roupies) ont été versées à des informateurs les 5 dernières années.
Ces primes ont été validées sous l’ancien commissaire de police, démissionnaire depuis l’arrivée du nouveau gouvernement en novembre de l’année dernière. Et les investigations semblent remonter jusqu’à Anil Kumar Dip, l’ancien chef de la police mauricienne.
