Ile Maurice: L'ombre du navire plane toujours sur le Sud-Est

Le 25 juillet 2020, le «MV Wakashio» s’échouait sur les récifs de Pointe-d’Esny, au sud-est de l’île. Ce qui semblait d’abord un accident maritime s’est rapidement transformé en catastrophe environnementale sans précédent pour l’île, lorsque deux semaines plus tard, le navire a commencé à déverser ses quelque 1000 tonnes de fioul dans les eaux turquoise du lagon.

Le déversement d’hydrocarbures a souillé des kilomètres de côtes dans la région de Mahébourg, de Blue-Bay jusqu’à Bois-des-Amourettes. Mangroves, récifs coralliens, zones humides et vie marine ont été gravement affectés. Des espèces endémiques comme les coraux d’Île-aux-Aigrettes ou les poissons tropicaux du parc marin de Blue-Bay ont vu leur écosystème bouleversé, certaines irrémédiablement.

L’impact sur les communautés côtières a été tout aussi violent. De nombreux pêcheurs, artisans et opérateurs touristiques ont vu leur activité stoppée net. L’économie locale, déjà fragile, s’est retrouvée à genoux. Si des aides ont été promises, beaucoup estiment que les réparations sont incomplètes, voire inéquitables.

Aujourd’hui encore, des traces de cette marée noire persistent. Des études scientifiques récentes indiquent que les sédiments marins dans certaines zones contiennent encore des résidus d’hydrocarbures. Des mangroves mettent du temps à se régénérer et les effets à long terme sur la reproduction des espèces marines ne sont pas encore totalement connus.

Mais cet événement a aussi été un réveil collectif. Des milliers de Mauriciens se sont mobilisés, créant des chaînes humaines, confectionnant des barrages artisanaux en cheveux et tissus, et plaidant pour un changement de paradigme écologique. C’est à travers cette tragédie que s’est révélée une conscience environnementale nouvelle, plus engagée, plus vigilante.

Cinq ans après, l’affaire du «MV Wakashio» est loin d’être refermée. Les questions de responsabilité, de compensation et de prévention d’un futur désastre restent ouvertes. Le sud-est de Maurice, lui, porte toujours les cicatrices de cette marée noire, mais aussi l’espoir d’une prise de conscience durable.

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