Ile Maurice: L'indice des prix reste stable en octobre, mais les tensions perdurent

Le dernier rapport de Statistics Mauritius révèle une stabilité de l’Indice des prix à la consommation (CPI) à 107,9 points en octobre. Si les prix semblent marquer une pause, l’inflation de base continue de progresser, indiquant des pressions persistantes sur le pouvoir d’achat.
Cette stabilité résulte d’un équilibre entre la baisse des prix des légumes et du gingembre (-0,1 point d’indice) et la légère hausse d’autres produits alimentaires (+0,1 point). D’autres postes ont connu de faibles variations : transport (+0,3 %), loisirs et culture (+0,5 %) ou encore soins personnels (-0,9 %). Globalement, la structure du panier de consommation reste donc figée sur un mois.
Sur 12 mois, l’inflation en glissement annuel s’est fixée à 4,1 % en octobre, contre 3,4 % un an plus tôt. En revanche, l’inflation moyenne sur 12 mois – qui analyse les variations – a légèrement reculé, passant de 3,7 % à 3,5 %. Ce léger fléchissement témoigne d’une accalmie relative des prix alimentaires frais, mais les hausses dans les secteurs des services et des biens durables continuent d’alimenter une tension de fond.
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Les indicateurs de core inflation, qui excluent les composantes volatiles comme les denrées alimentaires, les boissons, le tabac ou encore les prix fixés, confirment que la dynamique inflationniste ne s’essouffle pas. En octobre, l’inflation dite CORE1 s’établit à 4,6 % en glissement annuel, tandis que le CORE2 atteint 6,6 %, après 4,3 % un an auparavant. Ces hausses traduisent une diffusion plus large des augmentations de prix dans l’économie, notamment dans les services, la santé et le transport.
Dans un environnement international marqué par l’instabilité des prix de l’énergie et des produits de base, cette stabilité du CPI est plutôt rassurante. Mais la progression de core inflation pose un dilemme à la Banque de Maurice, qui devra éviter un relâchement prématuré de sa politique monétaire. Selon les spécialistes, un assouplissement trop rapide du taux directeur pourrait raviver les pressions sur les salaires et les prix des services, compromettant la stabilité des prix à moyen terme.
La première réunion du Monetary Policy Committee, placée sous la présidence de la nouvelle gouverneure de la BoM, Priscilla Muthoora Thakoor, sera particulièrement scrutée. Si elle déterminera le sort du Key Rate et projettera de nouveaux indicateurs économiques pour 2025 et 2026, elle permettra surtout d’esquisser les grandes orientations de la politique monétaire de la nouvelle équipe de direction à la BoM.
Pour les ménages, cette «stabilité» statistique ne signifie pas un allègement réel du budget. Le niveau général des prix reste supérieur de près de 8 % à la moyenne de 2023, année de base de l’indice. Les postes restauration et hébergement (118,2) et santé (114,8) demeurent parmi les plus chers, accentuant la pression sur les dépenses essentielles. Si la tendance actuelle se poursuit, 2025 pourrait marquer le début d’une phase de stabilisation durable. Mais les prochains mois seront déterminants : la trajectoire de l’inflation dépendra largement des conditions climatiques, du prix du pétrole et des décisions monétaires à venir.

