Ile Maurice: Le marchand glaçon râpé de Laventure

À Laventure, dans l’Est de l’île, une petite tradition traverse les générations grâce à un homme, Soobiraj Lakha, marchand de glaçon râpé depuis l’âge de 22 ans. Aujourd’hui, à 60 ans, il est l’une de ces figures typiquement mauriciennes qui ont accompagné l’enfance de nombreux habitants du village.

À l’époque, les enfants attendaient avec impatience le passage du marchand de glaçon râpé sur les chemins du village. Dès qu’ils entendaient la sonnette, ils accouraient, quittant jeux et devoirs, pour aller acheter leur glaçon coloré. Un moment simple, mais gravé dans les mémoires de toute une génération.

La préparation du glaçon râpé est minutieuse. Plusieurs jours à l’avance, Soobiraj congèle l’eau dans des bouteilles pour former les blocs de glace. Le jour-J, il prépare ses sirops à base d’eau et de sucre, qu’il fait couler lentement avant de les conditionner, comme il l’a appris lorsqu’il était jeune. Chaque matin, dès 5 heures, il se met en route. De Laventure à Amaury, en passant par BelleVue, Rivière-du-Rempart, Plainedes-Roches et Roches-Noires, il sillonne les routes du district à bicyclette. À ses côtés, son fils et sa belle-fille l’aident à charger le matériel. L’esprit de famille, la transmission naturelle, donne encore plus de sens à son métier.


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Autrefois, le glaçon râpé se vendait à 50 sous. Aujourd’hui, cela coûte Rs 50. Malgré l’évolution des prix et des modes de vie, Soobiraj continue, expliquant que ce métier lui a permis de faire vivre sa famille et d’élever ses deux enfants. En hiver, lorsque le glaçon râpé se vend moins, il se diversifie. Il vend des jamblons, une adaptation indispensable pour continuer à gagner sa vie.

Ce qui touche le plus Soobiraj aujourd’hui, ce sont ses fidèles clients, certains lui en achètent depuis leur enfance. Beaucoup d’entre eux sont désormais parents et ce sont à présent leurs propres enfants qui attendent, eux aussi, leur glaçon râpé. À travers Soobiraj Lakha, c’est tout un pan de la culture mauricienne qui perdure : celle des petits métiers, de la proximité et de ces moments simples qui créent des souvenirs inoubliables.

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