Ile Maurice: Le gouvernement mauricien épinglé par une instance syndicale internationale

La contestation autour de la réforme de la pension de vieillesse franchit les frontières. Dans une lettre officielle adressée au Premier ministre Navin Ramgoolam et au ministre du Travail, Reza Uteem, la Building and Wood Workers’ International (BWI) monte au créneau pour dénoncer la décision «unilatérale» du gouvernement de repousser l’âge de la Basic Retirement Pension (BRP) de 60 à 65 ans.

Cette fédération syndicale mondiale, qui regroupe plus de 12 millions de travailleurs dans 117 pays, dont des affiliés à Maurice, s’alarme de cette réforme annoncée sans consultation préalable avec les partenaires sociaux. «Une violation claire des normes internationales du travail», selon la BWI, qui rappelle que l’État mauricien a ratifié la Convention n°144 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la consultation tripartite.

«Une décision d’une telle ampleur, qui affecte directement la vie, les moyens de subsistance et la sécurité des retraites de centaines de milliers de travailleurs, aurait dû faire l’objet d’un dialogue social approfondi», souligne l’organisation dans sa lettre. Pour la BWI, agir de manière unilatérale revient à saper les fondements mêmes du tripartisme, principe cher à l’OIT et pilier des relations de travail équilibrées.

Face à cette entorse aux engagements internationaux, la BWI appelle le gouvernement mauricien à retirer sans délai cette mesure et à ouvrir une véritable consultation tripartite avec les syndicats et organisations patronales représentatives du pays. Elle affirme par ailleurs son soutien indéfectible à ses affiliés locaux, dont la Construction and Metal Workers’ Union et la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé.

Cette prise de position marque une nouvelle étape dans la mobilisation contre le projet gouvernemental, déjà vivement critiqué par de nombreux syndicats et la population dans son ensemble. Ces derniers craignent une précarisation accrue des seniors et dénoncent une absence totale de concertation.

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