Ile Maurice: Ivor Tan Yan réclame – Le statut de victime pour les travailleurs étrangers exploités»

Le Sindika Travayer Ek Travayer Etranze Tou Sekter (STETETS) a tenu une conférence de presse le 18 octobre à Port-Louis pour réclamer l’application urgente de mesures pour rendre justice aux travailleurs malgaches exploités.
En effet, la «recommandation 40» du Comité interministériel préconise l’octroi d’un «Statut provisoire de victime» aux travailleurs migrants exploités et aux victimes de la traite. Par ailleurs, cette mesure avait été annoncée par le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, lors d’une session de conscientisation sur la traite humaine, organisée par le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) le 30 juillet.
Ivor Tan Yan, porte-parole du syndicat, a formulé quatre demandes. En plus de l’instauration d’un statut provisoire de victime, il demande que le Passport and Immigration Office (PIO) et la police ne déportent ni ne poursuivent pour séjour irrégulier, les personnes désignées victimes et témoins par le ministère du Travail durant l’enquête.
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Il s’indigne du «subterfuge» utilisé par des employeurs de mauvaise foi qui, selon lui, après avoir exploité, menacé et fait chanter leurs salariés, les déclarent «missing», entraînant leur arrestation par la police puis leur déportation par le PIO : «Dan ki mond nou pe viv ?» S’adressant au ministre Uteem, il interpelle ce dernier : «Vous avez la responsabilité de mettre en oeuvre le statut de victime.» Il regrette également que, malgré une plainte déposée le 4 août auprès du Bureau du travail signalant des journées de 5 h à 19 h, la privation de jours fériés et de dimanches ainsi que l’absence d’allocations de congé maladie, aucune action concrète n’ait été engagée à ce jour en faveur des victimes.
Rappelant qu’environ 17 000 Malgaches travaillent à Maurice et que le pays se veut un centre financier conforme aux normes internationales, il réitère qu’il n’est pas acceptable que le statut de victime ne soit pas accordé à tous ceux ayant subi la maltraitance et l’exploitation. Il demande également l’activation du Protocole de mesures intérimaires (IMC 41) — pour l’hébergement, la subsistance et la sécurité des témoins — ainsi que la délivrance d’un permis de travail transitoire.
Contacté, le ministre du Travail, Reza Uteem, n’avait pas répondu à l’heure où nous mettions sous presse.



