Ile Maurice: Football – Zone d'ombre autour du transfert de Fabrice Brasse

Alors qu’aucune date n’a été fixée pour la tenue des élections du Comité olympique mauricien (COM), des pressions seraient exercées sur certains dirigeants sportifs pour qu’ils ne soutiennent plus et n’accordent pas leur vote à l’actuel comité directeur du COM.

La Mauritius Football Association (MFA) n’est pas épargnée, avec notamment un dossier qui a refait surface. Il concerne Ozair Janoo, membre de la MFA, qui serait impliqué dans un transfert douteux remontant à 2023. Le principal concerné pourrait même se retrouver sur les radars de la Financial Crimes Commission (FCC), selon certaines sources.

Cette affaire fait grand bruit au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et même dans la haute sphère politique. Elle implique le transfert de Fabrice Brasse. Le milieu de terrain est passé par Roche Bois Bolton City avant de rejoindre Pamplemousses SC, puis Grande-Rivière-Sud-Est Wanderers.

Il s’est offert le doublé en remportant la Super League et la MFA Cup avec le club Jaune et Noir. Aujourd’hui, il porte les couleurs de La Cure Waves. C’est son départ de Pamplemousses SC – où il a énormément apporté grâce à son aisance technique – pour intégrer les rangs des Wanderers en 2023 qui intrigue.

Paiement litigieux

Le milieu de terrain avait été recruté contre la somme de Rs 65 000. Cet argent a atterri sur le compte d’Ozair Janoo, selon ce qui a fuité dans les hautes instances politiques. Ce dernier est un membre incontournable de la MFA, mais aussi un dirigeant de Pamplemousses SC.

Selon les règlements en vigueur, la somme déboursée par les Wanderers pour s’offrir les services de Fabrice Brasse aurait dû être créditée sur le compte du club et non sur celui du dirigeant. La transaction a été bouclée le 9 février 2023, après la fermeture du marché des transferts. L’accord verbal pour le recrutement de l’international mauricien a, lui, eu lieu fin janvier 2023.

Très actif depuis de nombreuses années au sein de Pamplemousses SC, Ozair Janoo accompagne régulièrement la sélection nationale durant ses déplacements à l’étranger. Il est d’ailleurs le team manager du Club M. Selon lui, cette démarche vise à déstabiliser la MFA.

«Il y a des pressions de la part de certaines personnes qui n’acceptent pas que la MFA soutienne l’actuel comité du COM. Ils essaient de trouver toutes sortes de moyens pour nous déstabiliser. On ne laissera pas tomber Philippe Hao Thyn Voon. Les dirigeants de GRSE Wanderers me devaient de l’argent, et ils l’ont mis sur mon compte. C’est une affaire personnelle qui n’implique pas le club», explique Ozair Janoo.

La version des Wanderers est toute autre. Conscient que cette affaire peut porter préjudice à son club et aux personnes impliquées dans cette transaction, Rex-Joe Panain, dirigeant des Wanderers, veut jouer carte sur table. Il affirme que le chèque a bien été émis dans le cadre du transfert de Fabrice Brasse. «Ozair Janoo m’avait demandé d’émettre un chèque à son nom pour le transfert du joueur. Habituellement, c’est sur le nom du club que le chèque doit être émis en cas de transfert. Il m’a demandé de suivre ses directives, sinon il refuserait de libérer le joueur», souligne notre interlocuteur.

Règle claire de la FIFA

La FIFA stipule que les transferts de joueurs doivent se faire entre clubs et non via des individus. Dans le Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs (RSTJ) mis en place par la FIFA, plusieurs règles générales concernant le statut des joueurs et leurs transferts entre clubs affiliés à différentes associations sont énoncées.

On peut par exemple y lire que lorsqu’un dirigeant achète un joueur de football à un autre club, l’argent doit être transféré au club qui vend le joueur, et non au compte personnel du dirigeant qui est propriétaire du club. L’article 20 du RSTJ en fait d’ailleurs mention. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la transparence dans les transactions sportives et la gouvernance au sein du football local.

Le COM confirme les pressions subies

Le COM confirme, de son côté, que des pressions sont effectivement exercées sur certaines fédérations. Outre la MFA, le COM précise que la Fédération mauricienne de gymnastique et la Fédération mauricienne d’haltérophilie sont aussi concernées. «Je confirme que les fédérations subissent beaucoup de pression de la part du MJS et de Jean-Michel Giraud. Nous avons déjà alerté le Comité international olympique (CIO)», indique Manoj Gunputh, 3e vice-président du COM et dirigeant de la Mauritius Roller & Skateboard Federation.

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