Ile Maurice: En alerte rouge – Le pays appelé à consommer responsable

Entre 18 et 21 heures, le mercredi 15 octobre, Maurice est passé en alerte rouge au niveau énergétique. Le Central Electricity Board (CEB) appelle toute la population, jeunes compris, à adopter des gestes simples pour éviter une surcharge du réseau lors de la période estivale. Cette mesure exceptionnelle, annoncée en début de soirée mercredi, vise à prévenir les coupures d’électricité durant les heures de forte consommation. Suis nous pour comprendre ce qui s’est passé.

C’est en début de soirée de mercredi que le responsable de la communication du CEB, Thierry Ramasawmy, a confirmé l’information. «Nous sommes passés en alerte rouge. Des coupures sont possibles mais elles ne seront pas générales.» Des équipes techniques étaient déjà à pied d’oeuvre pour réparer un moteur tombé en panne à la centrale de Fort-George, un incident survenu la veille. Cette panne, combinée à une forte demande énergétique, a poussé le réseau électrique dans une zone critique. Selon le CEB, la demande maximale attendue atteignait ce soirlà environ 445 mégawatts, pour une capacité estimée à 466 mégawatts. Une marge de sécurité très mince, d’où la nécessité de lancer cette première alerte rouge depuis la mise en place du nouveau système d’avertissement énergétique.

Un code couleur pour mieux comprendre

Mis en place mercredi, ce nouveau dispositif d’alerte repose sur un code à trois couleurs :


Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres

Vert : la situation étant stable, aucune mesure particulière n’est requise ;

Jaune : le réseau étant sous pression, il faut commencer à réduire la consommation ;et

Rouge : la situation étant critique, une baisse immédiate de la consommation est indispensable.

Lorsqu’une alerte rouge est déclenchée, le CEB invite tous les Mauriciens à adopter des écogestes simples entre 18 et 21 heures, les fameuses heures de pointe.

Les bons réflexes à adopter

Le CEB recommande ainsi :

  • D’éteindre les lumières et les appareils non utilisés ;
  • De régler la climatisation à 26 °C ou éviter de l’utiliser ;
  • De reporter l’utilisation du lave-linge, du lave-vaisselle ou du sèche-linge à après 21 heures ou tôt le matin ; et
  • De ne pas recharger les véhicules électriques ni les appareils énergivores pendant la période critique.

Ces gestes, apparemment simples, peuvent faire une grande différence. Selon le CEB, une baisse de seulement 5 % de la consommation pendant ces trois heures suffirait à éviter des coupures dans tout le pays.

Un appel à la solidarité énergétique

Mercredi, le CEB a reçu le soutien de Business Mauritius, qui a également invité les entreprises à «faire preuve de prudence et de responsabilité». Le secteur privé a été encouragé à réduire la consommation non essentielle et à reporter les activités à forte demande énergétique. Cette collaboration, selon les autorités, est essentielle pour garantir la stabilité du réseau national dans un contexte de forte chaleur et de hausse de la consommation.

Des réactions partagées

Sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas tardé à réagir. Certains s’inquiètent des conséquences de cette alerte sur les élèves qui passent en ce moment leurs examens. «Comment réviser sans lumière ni ventilateur ?», se demandent-ils. D’autres soulignent que Divali, la fête de la lumière, approche à grands pas et que de nombreuses familles ont déjà installé leurs décorations électriques. Enfin, certains reprochent au gouvernement de ne pas avoir anticipé cette situation, évoquant le retard dans les projets d’énergie renouvelable.

Une crise révélatrice

Lors d’une conférence de presse, le mercredi 15 octobre, le Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, a reconnu la gravité de la situation énergétique du pays. «Li tro tar pou instalasion renouvlab», a-t-il déclaré, précisant que le déploiement de ces solutions prendrait entre un et trois ans. Il a aussi évoqué la nécessité d’utiliser le gaz naturel liquéfié pour pallier le manque de capacité à court terme, bien que cette transition demande du temps et des investissements colossaux. Ces propos montrent que la crise énergétique actuelle n’est pas qu’un problème ponctuel mais un signe des défis que Maurice devra relever pour assurer son autonomie énergétique dans les années à venir.

Plus de peur que de mal

Finalement, il y a eu plus de peur que de mal. Maurice est passée de l’alerte rouge à l’alerte verte, signifiant un retour à la normale sur le réseau du CEB aux alentours de 20 heures, mercredi soir. C’est ce qu’a affirmé Thierry Ramasawmy sur les ondes d’une radio privée. Il a expliqué que le moteur situé à Fort-George avait pu être réparé. Il a souligné que «le public mauricien a réagi de manière positive et a fait preuve de civisme en réduisant sa consommation électrique». La preuve : une vingtaine de mégawatts auraient été économisés durant les heures de pointe par rapport au mardi 14 octobre. Thierry Ramasawmy a également précisé que, durant l’alerte rouge, il n’y avait pas eu de rupture d’approvisionnement. Toutefois, aucune garantie n’est donnée qu’à l’avenir, une telle situation ne se reproduira pas.

Et les jeunes dans tout ça ?

Si cette alerte rouge a mis en lumière la fragilité du réseau électrique, elle rappelle aussi que chacun peut jouer un rôle. Pour les jeunes, c’est l’occasion d’apprendre à consommer intelligemment : éteindre les appareils inutiles, privilégier la lumière naturelle ou encore sensibiliser la famille à l’économie d’énergie. Ces petits gestes, répétés chaque jour, contribuent à protéger la planète, tout en réduisant la facture d’électricité. Comme le rappelle le CEB, «chaque geste compte». Et si cette soirée sous tension devenait une leçon collective sur la solidarité et la responsabilité énergétique ?

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close