Un investissement de Rs 4,8 milliards sur quatre ans n’a pas suffi à relancer la production alimentaire locale. C’est le constat dressé par le National Audit Office (NAO) dans son dernier rapport, qui évalue la mise en oeuvre du plan stratégique 2016-2020 du ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire. Ce plan visait à renforcer la production vivrière et animale, et à améliorer la résilience du secteur. Mais les résultats sont jugés décevants. La production de denrées stratégiques comme la pomme de terre, l’oignon et l’ail est en baisse. Aucun des objectifs fixés pour ces cultures n’a été atteint, malgré les aides financières proposées.
Le rapport s’attarde aussi sur les performances de l’agriculture sous serre, considérée comme un modèle d’adaptation au changement climatique. Pour l’exercice 2022-2023, une production de 16 500 tonnes était attendue. Le volume final a été estimé à environ 10 000 tonnes, soit 40 % en deçà de l’objectif.
Côté élevage, la situation n’est pas meilleure. Les productions locales de lait, de viande et de miel restent faibles. Le secteur dépend fortement des intrants importés, ce qui le rend vulnérable aux crises extérieures. Seule la filière avicole approche l’autosuffisance mais cette stabilité reste fragile.
À la fin de 2023, la moitié des projets prévus avait été réalisée. Par ailleurs, une part importante des subventions est restée inutilisée : 29 % pour les cultures vivrières et 48 % pour l’élevage, sur la période allant de 2015 à 2022.
Le NAO pointe également les faiblesses dans la planification. Les objectifs du ministère de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire, censés contribuer aux objectifs de développement durable, «étaient trop ambitieux et n’ont pas été définis en concertation avec les parties concernées. Aucun comité de suivi n’a été mis en place, et les Budgets n’étaient pas alignés aux priorités stratégiques».