Guinée Bissau: La société civile se mobilise pour un retour à l'ordre constitutionnel
En Guinée-Bissau, une semaine après la prise de pouvoir par les militaires et la suspension du processus électoral en cours, la société civile tente de faire front. Elle se mobilise pour demander la libération des détenus et la publication des résultats de la présidentielle et des législatives. Un pacte social pour le retour à l’ordre constitutionnel que dix organisations de la société civile ont déjà rejointes.
Serré dans l’un des bureaux de l’ordre des avocats de Guinée-Bissau, le pacte social pour le retour à l’ordre constitutionnel est lu à haute voix avant que le bâtonnier de l’ordre des avocats n’y appose, à son tour, sa signature. « Il faut l’union de tous pour qu’on puisse atteindre l’objectif de revenir à la légalité constitutionnelle, explique Janoeira Correia. Tous les Guinéens doivent être intéressés par ça. Ici, il n’est pas question d’affiliation politique. Les tribunaux sont à l’arrêt depuis bientôt une semaine, ce qui empêche le bon fonctionnement de la justice ».
Nous avons adressé une lettre à la Haute Autorité du Commandement militaire pour demander leur coopération. Car, en vérité, je pense qu’il n’existe rien qui justifie de suspendre les droits et libertés fondamentales des citoyens. Lorsque nous recevons, publiquement, à travers la presse, une dénonciation de détention ou de disparition, et que celle-ci est ensuite confirmée par des sources familiales, je pense que c’est le minimum que nous devons exiger Que le commandement militaire fournisse des informations sur les détenus et qu’il permette également des démarches médicales et, autorise que des avocats leur apportent une assistance juridique. Il faut l’union de tous pour qu’on puisse atteindre ces objectifs. Tous les guinéens doivent être intéressés par ça, ici il n’est pas question d’affiliation politique. Les tribunaux sont à l’arrêt depuis bientôt une semaine ce qui empêche le bon fonctionnement de la justice
Restez informé des derniers gros titres sur WhatsApp | LinkedIn
Dans une lettre adressée aux militaires qui dirigent le pays, l’ordre des avocats exige ainsi d’avoir accès aux personnes arrêtés depuis le coup d’État pour leur fournir assistance et le respect des droits fondamentaux des citoyens. Une situation d’exception qui complique aussi la mobilisation de la société civile.
« C’est évident que tout le monde a peur parce qu’on ne sait jamais qui est ciblé, qui peut être détenu, explique Isabel Almeda à la tête d’une plateforme d’association de femmes. Parce qu’il n’y a pas de critères, ce n’est pas quelque chose de légal. Donc, tout le monde peut se sentir menacé. La vie n’a pas encore pris sa normalité dans le pays. »
Pour l’heure, plusieurs dizaines de civils restent détenus, parmi lesquels l’opposant historique Domingo Simoes Pereira et le procureur général Fernando Gomez. Les signataires du pacte social demandent leur libération, la proclamation des résultats des élections. Des exigences que résume Sabino Gomez Junior, président du forum des cadres de la coalition qui soutient le candidat de l’opposition Fernando Dias et à l’origine de l’initiative.
J’ai mentionné la suspension de la constitution, mais l’emprisonnement des jeunes, des figures politiques nous amène à parler du manque de respect des droits humains minimaux.
Les signataires du pacte social promettent d’établir un plan d’action dans les prochains jours, à soumettre à la Cédéao lors de sa réunion des chefs d’État le 14 décembre.



