Guinée: l’opposition dénonce une «mascarade» après la victoire du «oui» au référendum

En Guinée, les réactions se poursuivent après la victoire du « Oui » au référendum constitutionnel, avec 89% des suffrages et 86% de participation, selon les chiffres provisoires que doit valider la Cour suprême dans les prochains jours. Pour l’opposition à la junte dirigée par Mamadi Doumbouya, le référendum de dimanche est une « mascarade », tandis que le Premier ministre Bah Oury s’est félicité dans un point presse de ce succès.
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Avec notre correspondant à Conakry, Tangi Bihan
En Guinée, l’UFDG rejette les résultats du référendum qu’elle avait appelé à boycotter. Pour ce parti d’opposition, l’unique objectif est d’ouvrir la voie à la candidature de Mamadi Doumbouya à la présidentielle, explique son porte-parole Souleymane Souza Konaté.
« Ce n’est que la première étape d’un processus destiné à donner un semblant de légitimité et de légalité à un pouvoir pris et maintenu par les armes. La suite consistera à organiser, dans les mêmes conditions, d’autres mascarades électorales, notamment la présidentielle et aux législatives pour clamer la fin de la période d’exception et annoncer le retour à l’ordre constitutionnel. En réalité, rien n’aura changé. Les citoyens n’auront pas eu la liberté de choisir ni leur président ni leurs députés », explique-t-il.
Un score qui confère une forte légitimité à la nouvelle Constitution selon le Premier ministre
Le Premier ministre Bah Oury a répondu à l’UFDG lors de son point de presse mercredi. « De quel droit peut-on dénier l’expression souveraine d’un peuple et considérer qu’avec un taux de participation de 86% et un oui de l’ordre de 90%, cela est une mascarade ? », a-t-il lancé.
Pour lui, ce score confère une forte légitimité à la nouvelle Constitution. « Ce oui est un mandat de confiance. Il ouvre la voie aux prochaines étapes du processus de retour à l’ordre constitutionnel, à savoir la présidentielle, les législatives, les communales, les régionales et les sénatoriales », affirme-t-il. Des élections seront programmées d’ici à la fin de l’année, assure-t-il
Faya Millimono, le président du Bloc libéral, dénonce les pressions subies par ses soutiens et remet notamment en cause les chiffres de la participation.
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