Guinée-Bissau: le retour du président Umaro Sissoco Embaló dans la capitale est très attendu

En Guinée-Bissau, le retour dans la capitale du président Umaro Sissoco Embaló est très attendu, ce lundi, à quelques jours des élections – législatives et présidentielle – du 23 novembre. Le président brigue un deuxième mandat et a multiplié meetings et bains de foule en région, ces derniers jours. Face à lui, l’opposition est emmenée par le candidat indépendant Fernando Dias, qui espère prendre sa place au pouvoir, avec le soutien officiel du PAIGC, parti de la lutte pour l’indépendance (exclu du scrutin par la Cour Suprême). Un duel électoral qui concentre toutes les attentions et pousse hors des radars les autres candidats à la présidentielle.
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Avec notre envoyée spéciale à Bissau, Eva Massy
Dans les rues de Bissau, impossible d’échapper au rouge et blanc du foulard que portent Umaro Sissoco Embaló et ses partisans. Au marché central de la ville, les vendeuses de noix de cajou le portent sur les épaules et vantent le bilan du président sortant, surtout pour ce qui est de la construction des infrastructures : modernisations des édifices publics, routes bétonnées dans le centre-ville ou encore la rénovation de l’aéroport.
Croissance
Umaro Sissoco Embaló peut se targuer d’un taux de croissance économique d’environ 5%, et cela malgré les trois tentatives présumées de coup d’État pendant son premier mandat. Mais il a face à lui un adversaire inattendu, Fernando Dias, propulsé au premier plan grâce au soutien du PAIGC, le parti historique, écarté du scrutin par la Cour suprême.
Sur le terrain, son alliance avec Simões Pereira du PAIGC a attiré des foules dans les bastions du parti, notamment dans le sud du pays. Ces derniers jours, il a recentré son discours : il dénonce les rapts, les agressions, ainsi que l’expulsion de la presse étrangère. S’ajoute à cela un contexte social difficile : plus de 70% des Bissau-Guinéens vivent encore sous le seuil de pauvreté, avec moins de trois dollars par jour. Alors il promet de développer le secteur de l’agriculture, essentiel pour le pays.
Invectives
Les deux candidats s’invectivent lors des meetings, glissant sur le terrain sensible des divisions ethniques, eux qui sont issus des deux plus grands groupes du pays, balante et peul. Dans ce contexte, les autres candidats tentent d’exister. L’ancien chef d’État José Mário Vaz appelle l’armée à rester en retrait du jeu politique et João Bernardo Vieira, neveu de l’ex-président assassiné en 2009, promet de créer une commission de réconciliation nationale. La tension monte, Bissau se prépare à une semaine décisive et le duel Sissoco–Dias capte toute l’attention.
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