Guinée: Référendum constitutionnel – Une adoption qui vaut déjà plébiscite pour le général Doumbouya

« Vers une adoption à hauteur de général ? » C’est la question que L’Observateur Paalga s’était posée au lendemain du référendum constitutionnel tenu en Guinée le dimanche 21 septembre 2025. Lentement mais sûrement, cette hypothèse tend à se confirmer selon les résultats, certes partiels, mais assez représentatifs des quelque 24 000 bureaux de vote à travers tout le pays.
En effet, sur près de 80% du dépouillement total, le « Oui » représenterait 80% des suffrages, alors que le taux de participation s’établissait à peu près à un taux de 90%, selon la directrice générale des élections, Djénabou Touré. Autant dire que l’affaire est pliée, et que les Guinéens ont massivement apporté leur caution à la nouvelle loi fondamentale en gestation.
Sans nul doute les résultats définitifs attendus du côté de la Cour suprême, mais dont la date d’annonce n’est toujours pas connue, viendront-ils confirmer, à quelques chiffres près, ces chiffres provisoires. Pouvait-il en être autrement, quand on sait que la campagne référendaire a été menée tambour battant par le pouvoir et ses partisans, seuls à avoir voix au chapitre, au grand dam de l’opposition, partisan du « Non », muselée ? C’est dans ce contexte de campagne à sens unique que les principaux partis d’opposition ont été suspendus. Il faut donc dire que les appels au boycott, depuis l’étranger, de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo et de l’ex-président Alpha Condé sont restés lettre morte.
La promulgation prochaine de cette nouvelle Constitution par le général Mamadi Doumbouya marquera donc l’entame du retour de la Guinée à l’ordre constitutionnel normal. Elle inaugure par la même occasion la 5e République, dont les institutions devraient être mises en place fin 2025 – début 2026, selon le calendrier électoral. Reste maintenant la grande question, si vraiment c’en est une, de la participation ou non du général Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle.
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En effet, selon la charte de la Transition adoptée quelques jours après le putsch militaire de 2021, les auteurs du coup d’Etat ne pouvaient pas faire acte de candidature à la magistrature suprême. Une disposition dont le projet de Constitution soumis à référendum ne fait pas du tout mention. Ce silence bruyant trahit les velléités de l’homme fort de Conakry de légitimer son pouvoir par les urnes.



