Guinée: Feguifoot – Trois membres claquent la porte, le football guinéen replonge dans l'impasse

Le ciel s’assombrit à nouveau au-dessus de la Fédération Guinéenne de Football. En pleine assemblée générale extraordinaire censée désigner les remplaçants au sein du Comité Exécutif, un nouvel épisode de turbulence vient plomber l’espoir d’une sortie de crise durable. Trois membres statutaires, pourtant coptés pour stabiliser la gouvernance, viennent de se retirer du processus électoral en dénonçant une violation manifeste des statuts de la FEGUIFOOT.

D’après une information de notre confrère Djibril Firawa Touré. Le docteur Minkaïlou Sampou, Mme Daloba Oularé et M. Kroutimady Kaba ont, dans une décision coordonnée, annoncé leur retrait, provoquant un séisme dans le microcosme footballistique guinéen déjà fragilisé par des mois d’atermoiements, de luttes de clans et d’interférences politiques à peine voilées.

Une rupture inquiétante dans un climat déjà vicié

Réunis dans un hôtel de Conakry pour cette assemblée élective, les membres de la Fédération espéraient tourner la page des divisions. Mais c’est au contraire une fracture plus profonde qui se dessine, révélant une crise de confiance entre les membres statutaires eux-mêmes. Les trois démissionnaires accusent une entorse grave aux textes régissant l’instance, sans pour autant préciser dans le détail la nature des violations dénoncées.

Leur retrait, bien plus qu’un simple acte de protestation, jette une ombre sur la légitimité de la démarche engagée. Si même ceux censés garantir la transparence et l’équilibre institutionnel jettent l’éponge, que reste-t-il de crédible dans ce processus ?

Le retour du spectre de la normalisation

Cette nouvelle crise interne pourrait raviver le spectre d’une intervention de la FIFA ou du ministère des Sports. Déjà placée sous le joug d’un Comité de Normalisation (CONOR) dans un passé récent, la FEGUIFOOT semble incapable de sortir de son cycle d’instabilité chronique. À chaque tentative de régularisation, surgit un nouvel imbroglio, souvent alimenté par des intérêts partisans, des conflits d’ego et un manque flagrant de respect des règles de gouvernance.

La FIFA, qui observe avec attention les mouvements au sein de la fédération guinéenne, pourrait voir dans cette nouvelle escalade une justification pour suspendre ou geler tout appui au processus électoral, voire au football guinéen dans son ensemble.

L’échec d’un consensus introuvable

Le football, censé rassembler une nation, devient en Guinée le miroir de ses fractures. Derrière les discours de bonne volonté et les promesses de réformes, se cache une lutte acharnée pour le contrôle de l’appareil fédéral. Chaque camp manipule les règles à son avantage, contourne les procédures, instrumentalise les institutions. Dans ce contexte, parler d’élection équitable relève de l’utopie.

Ce désistement collectif de trois membres respectés est un signal fort : même ceux qui étaient prêts à participer au processus ne veulent plus cautionner une mascarade.

L’appel d’urgence au sens des responsabilités

La FEGUIFOOT joue avec le feu. Trop de crises, trop de guerres intestines, trop de comités ad hoc. Pendant ce temps, les joueurs, les clubs, les entraîneurs, et surtout les supporters, paient le prix fort de cette pagaille institutionnelle. L’urgence est désormais de sortir du juridisme stérile pour rétablir une autorité morale et crédible capable de remettre le football guinéen sur de bons rails.

Mais pour cela, il faudra que les dirigeants fassent preuve d’un minimum d’humilité et de respect des règles. Tant que les ambitions personnelles primeront sur l’intérêt du sport, la FEGUIFOOT restera un terrain miné.

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