Guerre au Soudan: le soutien militaire des Émirats aux FSR via la Libye s’intensifie

Le gouvernement soudanais a renouvelé le 4 novembre, auprès de l’ONU, ses accusations contre les Émirats, accusés d’armer les FSR. Khartoum réclame une intervention de la communauté internationale pour mettre fin à cette ingérence d’Abou Dabi « sans délai ». Un appel qui intervient après la prise sanglante de la ville d’El-Fasher au Darfour du Nord, par les paramilitaires. Les Émirats arabes unis sont pointés du doigt pour leur soutien aux troupes du général Hemedti. Mais l’acheminement d’armes vers les FSR via la Libye continue.

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Le pont aérien entre Abou Dhabi et la Libye se poursuit à un rythme soutenu en dépit de la timide pression internationale contre les Émirats arabes unis. Au mois d’octobre, plus de 64 vols ont été enregistrés par les satellites spécialisés dans leurs suivis, entre Abou Dhabi et Al-Koufrah, dans le sud libyen. Dix autres vols ont été repérés début novembre, après la prise d’El-Fasher. Un total de 600 vols en six mois. Des avions cargos de transport militaire, surtout des Iliouchine IL 76, appartenant à la société Fly Sky Airlines liée à Abou Dhabi.

Ce 5 novembre, un convoi de plus de 800 véhicules armés, dont 300 blindés, a été filmé à Al-Koufrah se dirigeant vers le Darfour. Les véhicules sont équipés de mitrailleuses Douchka et ZU23. Mille cinq cents motos avaient déjà été livrées aux FSR juste avant la chute d’El-Fasher. Selon de nombreux témoignages, les attaques contre les civils qui tentaient de fuir la ville ont été également menées à moto.

Mercredi, à Doha, l’ambassadeur du Soudan a affirmé que les armes utilisées lors de l’attaque d’El-Fasher sont passées par la Libye. Ce sud libyen, sous contrôle du maréchal Haftar, allié d’Abou Dhabi, offre un grand soutien logistique aux paramilitaires soudanais. Ils y possèdent des bases et des camps à Al-Koufrah où ils viennent se reposer, se ravitailler et où ils réparent leurs véhicules.

Selon Amnesty International, des équipements militaires français fabriqués par les groupes KNDS France et Lacroix, censés équiper des véhicules blindés émiratis sont actuellement utilisés au Soudan. D’autres armes comme des drones chinois vendus aux Émirats sont utilisés par les FSR ainsi que des armes de fabrication britannique, selon The Guardian, et canadienne d’après The Globe and Mail. Il y a également des armes bulgares vendues à Abou Dhabi. Toutes ces armes ont été acheminées via la Libye, indiquent les experts.

La base Matan As Sarra, située à l’ouest d’Al-Koufrah, et à quelque 16 kilomètres de la frontière soudanaise, a été récemment agrandie et connait un mouvement inhabituel. L’armée soudanaise accuse les FSR de transporter vers cette base depuis Nyala (sud-ouest du Soudan) des combattants des FSR, des jeunes recrues, qui pénètrent ensuite au Darfour.

La guerre au Darfour a connu un tournant en juin dernier, avec la prise par les paramilitaires du triangle d’Al-Awaynat situé entre l’Égypte, le Soudan et la Libye. Depuis, le transfert d’armes par voie terrestre s’est accéléré sans aucune contrainte.

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