Le prix du cacao passe au Ghana de 3 100 dollars la tonne de fèves à un peu plus de 5 000 dollars la tonne, a annoncé le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, ce lundi 4 août 2025. C’est impressionnant dit comme ça, mais pour les planteurs cela ne le sera pas vraiment.
Publié le :
1 min Temps de lecture
Avec une augmentation du prix à la production au Ghana, de 62 %, en dollars, le gouvernement peut mettre en avant une hausse « significative » par rapport à 2024. Mais quand on parle en cédis, la monnaie ghanéenne, l’annonce n’est plus la même : l’augmentation n’est plus que de 4%. Ce qui donne, pour un sac de 64 kilos de fèves, 3 228 cédis contre 3 100 en 2024.
Ce différentiel s’explique par l’évolution des taux de change, le cédi, dont la dépréciation est structurelle selon un expert, s’est nettement renforcé ces derniers mois. On est passé de 1 dollar pour 16 cédis, il y a 6 mois à 1 dollar pour 10,2 cédis. Une aubaine pour les autorités qui peuvent ainsi rembourser plus vite la dette importante du secteur cacao.
Si le revenu planteur ghanéen ne devrait donc pas fondamentalement changer, l’annonce d’une hausse de 4 % donne une indication de ce qui se dessinera demain chez le grand voisin ivoirien. Les deux pays évoluent toujours officiellement dans un cadre commun de concertation, il est donc fort probable de voir le prix ivoirien déjà réévalué en avril grimper encore au 1er octobre pour la nouvelle campagne cacao. D’autant qu’elle s’ouvrira à trois semaines de la prochaine élection présidentielle ivoirienne et que le premier producteur mondial de fèves à tout intérêt à choyer ses cacaoculteurs.
À lire aussiAu Ghana, virus et changement climatique inquiètent les producteurs de cacao