Gambie: Mort d'un nourrisson des suites de mutilation génitale – L'horreur dans toute sa laideur

Et voilà qui relance le débat sur la problématique de l’excision en Gambie ! En effet, le pays vit une véritable onde de choc après le décès d’un nourrisson âgé d’à peine un mois, des suites d’une mutilation génitale. Selon la Police gambienne qui a aussitôt ouvert une enquête, la victime a été excisée dans un village.

Présentant, par la suite, de graves hémorragies, elle a été transportée d’urgence dans un hôpital où sitôt arrivée, elle a été déclarée morte. L’horreur dans toute sa laideur, est-on tenté de dire ; tant ce drame doit non seulement interpeler mais aussi interroger les consciences. En effet, comme on le sait, l’excision est officiellement interdite en Gambie et ce, depuis 2015.

Mais sous le prétexte qu’elle fait partie de la culture ou de la tradition gambienne, ils sont nombreux qui rusent avec les textes. Ainsi, pour échapper à la rigueur de la loi, bien des parents excisent leurs fillettes dès le bas-âge. Et Dieu seul sait si au-delà des frontières gambiennes, une telle pratique subsiste dans bien des contrées africaines et ce, alors que la plupart des pays ont ratifié le protocole de Maputo. C’est dire si les pesanteurs socio-culturelles sont toujours prégnantes.

C’est la preuve que seules les lois ne suffisent pas pour mettre fin aux MGF

En effet, les conservateurs, si on peut les appeler ainsi, trouvent que les Mutilations génitales féminines (MGF), loin d’être présentées comme une violation des droits des femmes, sont considérées comme un symbole de pureté, de respectabilité et de mariage. Donc, tant que prévaudront de telles mentalités, la pratique même interdite, aura de beaux jours devant elle.

Du reste, si le cas de ce nourrisson n’avait pas dégénéré au point de nécessiter une évacuation dans un centre médical, les choses se seraient passées sans le moindre soupçon. Et Dieu seul sait le nombre de nourrissons qui ont été, et qui seront excisés dans les mêmes conditions. C’est la preuve que seules les lois ne suffisent pas pour mettre fin aux MGF.

Certes, il faut nécessairement un renforcement du mécanisme de répression, mais il faut surtout impliquer davantage les leaders religieux et coutumiers pour espérer un abandon progressif et volontaire de cette pratique qui, en plus de dégrader la femme, l’expose à de nombreux risques sanitaires. Cela dit, il faut que la perte de ce nourrisson marque un tournant dans la lutte contre les MGF en Gambie. En attendant donc que la Justice situe les responsabilités, les autorités doivent aussi se saisir de l’occasion pour sensibiliser les différentes communautés dans un pays dont on dit que le taux de prévalence culmine les 70%.

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