Gabon: Le pays est confronté à un important mur de la dette à l'approche des échéances de 2026-27

- Le Gabon est confronté à une forte concentration des échéances de sa dette en 2026-27, plus de 59,5 % de l’encours de sa dette devant arriver à échéance au cours de cette période.
- Les remboursements sont concentrés sur une période de 5 à 20 ans, créant ce que les analystes appellent un « mur de la dette » qui risque de peser sur les finances publiques.
- La Banque mondiale a prévenu que l’absence d’une stratégie de refinancement claire pourrait exposer le Gabon à des chocs budgétaires soudains.
Le Gabon est confronté à une forte concentration des échéances de sa dette en 2026-27, avec plus de 59,5 % de l’encours de sa dette devant arriver à échéance au cours de cette période, selon le Bulletin statistique de la dette de mars 2025. Les remboursements sont concentrés entre 5 et 20 ans, créant ce que les analystes appellent un « mur de la dette » qui risque de peser sur les finances publiques.
La Banque mondiale a prévenu que l’absence d’une stratégie de refinancement claire pourrait exposer le Gabon à des chocs budgétaires soudains. Le respect des obligations pourrait nécessiter soit l’obtention de nouveaux prêts à un coût élevé, soit la mise en oeuvre d’ajustements budgétaires douloureux. Les taux d’intérêt mondiaux restent élevés, tandis que le lourd endettement du Gabon limite sa capacité à négocier des conditions de refinancement favorables.
Pour éviter une crise budgétaire, le gouvernement prépare un plan national de développement et de croissance d’une valeur de plus de 10 000 milliards de francs CFA (16,4 milliards de dollars), ainsi que des mesures visant à allonger les échéances et à convertir une partie de ses emprunts en dette concessionnelle. Le plan vise à maintenir la stabilité macroéconomique et à éviter des coupes sombres dans les dépenses sociales et d’investissement.
Points clés à retenir
Le mur de la dette qui menace le Gabon souligne la vulnérabilité des économies africaines aux conditions financières mondiales. Avec plus de la moitié de sa dette arrivant à échéance en seulement deux ans, le pays est confronté à des choix difficiles : un refinancement coûteux dans un environnement de taux élevés ou des mesures d’austérité qui pourraient alimenter l’agitation sociale.
Les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux sont susceptibles de jouer un rôle décisif. Leur soutien pourrait dépendre de la mise en oeuvre de réformes structurelles par le Gabon, ce qui pourrait mettre à l’épreuve la détermination du gouvernement à concilier discipline budgétaire et stabilité politique. Une stratégie proactive de reprofilage de la dette offre une certaine marge de manoeuvre, mais sans financement concessionnel, le Gabon risque une crise budgétaire qui pourrait faire dérailler son programme de diversification.
Les années à venir détermineront si le Gabon peut gérer le fardeau de sa dette tout en maintenant les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales, ou si le pays sera contraint à un douloureux repli budgétaire.