Gabon: Des candidats aux législatives s'interrogent sur le motif du rejet de leurs candidatures

Au Gabon, le premier tour des élections législatives couplées aux locales aura lieu le 27 septembre 2025 et pour le second tour, le 11 octobre. Le ministère de l’Intérieur chargé d’organiser les deux scrutins a publié, mardi 19 août, la liste des candidats retenus. Une liste qui fait grincer les dents, car beaucoup de prétendants à la députation ou dans les conseils municipaux et départementaux n’ont pas retrouvé leur nom.
Depuis trois jours, les locaux du ministère de l’Intérieur sont assiégés par des dizaines de candidats recalés. Pour quel motif leurs candidatures ont-elles été rejetées ? C’est la question qu’ils se posent tous.
Jean Remy Yama, dont la candidature à la dernière élection présidentielle a été rejetée en fait partie. Et il n’est pas le seul, tous les candidats de son parti dans son fief de l’Ogooue Lolo ont également été écartés.
« Pas de réponse »
« C’est surprenant et nous voudrions donc connaître, pour chaque dossier, ce qu’on nous reproche. Malheureusement, trois jours après, nous n’avons toujours pas de réponse », regrette-t-il.
Pour les élections locales, Spérant Desy Moundjinghou est dans une liste de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), le parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema.
« Notre tête de liste UDB n’y apparaît pas. Comme motif, on nous a dit qu’il y avait un problème, au niveau du NIP. [Numéro d’identification personnelle délivré à un citoyen après enregistrement de ses données biométriques, pour l’identifier de façon unique] », indique Spérant Desy Moundjinghou.
« Tout mon dossier est complet »
Certains sont de l’opposition ou tout simplement des candidats indépendants : « Tout mon dossier est complet, mais mon nom n’est pas dans la liste des candidats » ; « J’ai un récépissé qui fait foi que mon dossier est complet. Je suis surpris que, non seulement on ne le retrouve pas, mais aussi qu’on ne figure pas sur les listes » ; « Le principe de parité opposition – pouvoir n’est pas appliqué. Ce sont des commissions électorales visiblement acquises au pouvoir et les empêcheurs de tourner en rond, justement, en souffrent. »
La pression monte, car le dernier délai pour les réclamations s’achève ce week-end.