Football: Richard Koné, de Treichville à la sélection ivoirienne ou l’histoire d’un rêve éveillé

Richard Koné, attaquant ivoirien au parcours hors du commun, vient de faire ses premiers pas avec la sélection nationale ce mardi 18 novembre, lors du match amical Côte d’Ivoire-Oman (2-0).  Des terrains de rue de Treichville à la Championship anglaise, zoom sur cet attaquant au parcours atypique qui brille sans être passé par les voies classiques du football.

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De notre correspondant à Abidjan, Moh Lameen Sy Savané

Cet après-midi à Treichville, avenue 20, au sud d’Abidjan, Moussa Komara, assis au bord de la route avec des amis, fait défiler des photos sur l’écran de son téléphone, puis s’arrête et zoome : « c’est lui [Richard Koné] qui est assis au centre, et me voici debout. Là, il était encore plus jeune », commente-t-il, en souriant. C’est la photo du premier tournoi de quartier remporté par Richard Koné avec ses amis. « C’est l’un des grands tournois de maracana de Treichville. Ça s’est joué à l’avenue 7, on a remporté la coupe, et Richard a terminé meilleur buteur et meilleur joueur », se souvient-il avec un brin de nostalgie.

« Richard est né et a grandi devant nous ici. On jouait ensemble dans le quartier. En tant que “petit-frère”, il était respectueux et poli. Et puis, c’était surtout un joueur plein de talent. Quand il a eu une opportunité de partir en Angleterre, il l’a saisie. Et c’est là-bas qu’il a explosé. C’est pour cela que nous sommes fiers, parce qu’il représente notre quartier », raconte Moussa Komara, dit Moses.

« Fierté du quartier »

À quelques pas de là, dans la cour de la famille maternelle de Richard Koné où il a grandi, la maisonnée est réunie près d’un arbre légèrement défraîchi. « Plus jeune, c’est autour de cet arbre que Richard et son cousin devaient faire des tours, en guise de sanction, lorsqu’ils traînaient trop tard au foot », raconte, en rigolant, Christian Yobo, l’un de ses oncles.

Ijoema Etujuare est, quant à elle, une tante qui s’est occupée du « petit » Richard. Elle n’est point surprise de le voir à ce niveau professionnel, tant Richard Koné était dévoré par la passion du foot. « Depuis tout petit, il aimait jouer au ballon. C’est grâce à lui que les jeunes du quartier gagnaient lorsqu’ils partaient jouer dans d’autres quartiers. Parce qu’il marquait beaucoup, et il était la fierté du quartier », raconte joyeusement la tante.

Plus âgé que son cousin Richard Koné, Alkaly Auguste Fadiga partageait avec celui-ci la même chambre et la même passion pour le foot. Cet ancien défenseur de football de quartier travaille aujourd’hui dans l’hydrocarbure. Mais pour lui, son cousin Richard, buteur phare du quartier, devait être footballeur professionnel. Parce qu’il est « très bon ».

« Vous savez, chez nous, au quartier, c’est juste dans les rues qu’on joue. Quand tu sors de là, tu es rapide, technique, physique et tout le reste. C’est comme ça que Richard jouait ici. Et aujourd’hui, on est fier de le voir en sélection. Peu importe que ce soit un match amical ou pas, je suis très fier de lui. Parce que la sélection nationale est le meilleur aboutissement pour un joueur », explique Alkaly A. Fadiga.

« Son sens du but va aider l’équipe »

C’était, de toute façon, le rêve de Richard Koné; porter la tunique orange des Éléphants. Il avait raté sa toute première sélection avec les U23 en juillet dernier, pour des problèmes de visa. L’attaquant de Queens Park Rangers s’était confié, quelques jours plus tard, à Rising Ballers : « Personnellement, c’est pour cela que je joue au football : représenter mon pays sur la scène internationale, telle la Coupe d’Afrique des nations ou peut-être la Coupe du monde. Je me bats pour donner le meilleur de moi afin que je puisse être appelé », avait-il déclaré.

Appel reçu, cette fois, de la part du sélectionneur national Emerse Faé qui, lorsqu’il dévoilait sa liste le 5 novembre dernier, disait de Richard Koné : « C’est un attaquant qui marque des buts, qui est compétitif dans son club. On avait besoin aussi d’un attaquant qui soit sur une bonne dynamique, qui soit dans une période où il est en pleine confiance. Je pense que son sens du but va aider l’équipe à franchir un palier ».

À l’avenue 20 de Treichville, riverains, amis et familles affichent leur fierté pour Richard Koné, qui a fait ses classes dans les rues du quartier, avant de rejoindre l’équipe nationale.

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