Faim dans le monde: Madagascar parmi les pays en situation «alarmante», selon un rapport

Chaque année, depuis trois décennies, un collectif de trois ONG internationales publie l’Indice global de la faim (Global Hunger Index), un rapport de référence sur la faim dans le monde, fondé principalement sur des données des Nations unies. L’édition 2025 analyse la situation dans 124 pays. Sept d’entre eux affichent un niveau de faim jugé « alarmant » : le Burundi, la République démocratique du Congo, Haïti, la Somalie, le Soudan du Sud, le Yémen et Madagascar. Sur la Grande Île, la situation est alarmante depuis 25 ans, date du début des mesures. Mais elle s’est encore aggravée lors des quatre dernières années.

Publié le : Modifié le :

2 min Temps de lecture

Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

À l’échelle mondiale, une dizaine de pays a vu son indice de la faim se détériorer cette année. Parmi eux, Madagascar, qui présente une situation particulière. « On n’est pas dans une situation de conflit ou de choc extrême qui expliquerait une dégradation de l’indice », souligne Marie-Catherine Mabrut, directrice pays de l’ONG Welthungerhilfe à Madagascar, l’une des organisations à l’origine du rapport. « Ce qui est présent à Madagascar, c’est une situation d’insécurité alimentaire structurelle, c’est-à-dire interne à la situation de Madagascar qui conduit à une dégradation de cet indicateur », explique-t-elle.

Parmi les indicateurs les plus préoccupants figure la hausse du nombre de personnes sous-alimentées. « Ça veut dire que les personnes ont un apport énergétique qui n’est pas suffisant. Ça veut dire que les aliments qu’ils consomment sont pas assez diversifiés et ne leur apportent pas suffisamment de nutriments », précise Marie-Catherine Mabrut. Dans les zones rurales les plus pauvres et les plus enclavées, l’alimentation repose largement sur le manioc, souvent consommé bouilli. Or, cet aliment « n’a pas un fort apport nutritionnel », poursuit-elle.

Autre indicateur en nette dégradation : le retard de croissance chez les enfants. « Concrètement, ça veut dire que les enfants ont une taille insuffisante pour leur âge. À titre illustratif, il faut savoir qu’à Madagascar, on a un enfant sur deux qui est en situation de malnutrition », rappelle la responsable de l’ONG.

À lire et à écouter aussiMadagascar: dans le sud-est du pays, la malnutrition aigüe frappe à l’abri des regards

Repenser l’action humanitaire

La situation est aggravée par la réduction drastique des financements internationaux, qui affecte fortement la capacité d’intervention des ONG, notamment à Madagascar. « Il est l’heure », explique la directrice, « de repenser la manière d’intervenir ».

« Une action possible, c’est de travailler davantage sur la transformation du système alimentaire, c’est-à-dire comment produire, transformer et consommer mieux », estime Marie-Catherine Mabrut. « Et pour ça, il faut qu’on implique davantage les populations concernées pour avoir des résultats dans la durée ».

Les ONG espèrent également que les consultations nationales en cours permettront de définir des objectifs clairs en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. De quoi permettre aux ONG de travailler de manière moins dispersée et plus efficacement.

À lire aussiMadagascar: opération de lutte contre la malnutrition

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close