Éthiopie: regain de tensions et crainte d’embrasement dans la région de l’Afar, voisine du Tigré

En Éthiopie, le parti du Tigré a dénoncé, vendredi 7 novembre, des attaques de drones menées, selon lui, par le gouvernement d’Addis-Abeba contre ce territoire du Nord du pays. Mercredi soir, c’est une autre région, celle de l’Afar, voisine du Tigré, qui a accusé le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) d’avoir lancé une attaque armée sur son territoire, en prenant le contrôle de six villages. Quels sont les facteurs de cette discorde entre les deux régions ? Doit-on craindre un nouveau conflit en Éthiopie ?

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L’Afar accuse le TPLF d’avoir « bombardé des civils avec des mortiers », sans toutefois donner de précisions sur le bilan des tirs.

Joint par RFI, Yohannes Woldemariam, professeur de relations internationales à l’université du Colorado, considère que cette attaque est surtout une réaction à la présence d’un autre groupe armé stationné à la frontière, à savoir les Forces de paix du Tigré (TPF) – d’anciens membres du TPLF – soutenus par Addis-Abeba.

« Ces forces tigréennes ont été recrutées et approvisionnées en munitions et en armes par le gouvernement fédéral. Elles utilisent la région de l’Afar, frontalière du Tigré, comme une base arrière. Jusqu’ici, les Forces de défense du Tigré du TPLF étaient plutôt sur la défensive. Elles sont maintenant passées dans une posture offensive », explique Yohannes Woldemariam.

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Dans leur communiqué, les autorités de l’Afar ont également mis en garde le TPLF contre des représailles en cas de poursuite des hostilités. Des déclarations qui interviennent dans un contexte déjà très tendu entre le gouvernement fédéral et le Tigré.

« Il y a quelques jours, des militaires des Forces de défense nationale éthiopiennes – l’armée fédérale – sont entrés dans le sud du Tigré. Il faut souligner aussi que la rhétorique utilisée, par ailleurs, par le chef de l’armée, Birhanu Jula, est très agressive envers les généraux tigréens », ajoute le professeur Yohannes Woldemariam.

Au lendemain de l’attaque, les autorités tigréennes ont dénoncé, quant à elles, un « complot malveillant ». Elles ont aussi rappelé que des forces armées, en Afar, avaient mené de « multiples attaques » ces dernières années.

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