Ethiopie: Le ministre des Affaires étrangères, Gedion, a souligné que le véritable développement repose sur l'autonomie économique

Addis-Abeba — Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Gedion Timothewos, a affirmé que le véritable progrès de l’Afrique repose sur l’autonomisation économique, soulignant que les ambitions du continent pour un rôle mondial plus influent resteront illusoires sans un poids économique solide.

S’exprimant lors du Forum de Tana qui se déroule à Addis-Abeba, le ministre a mis en garde contre une dépendance excessive envers les dirigeants politiques pour assurer la prospérité du continent.

Selon lui, « le progrès de l’Afrique ne peut être garanti par les seuls ministres des Affaires étrangères ou les responsables politiques.

Le véritable moteur de notre réussite sera l’économie, et nous ne devons pas nous attendre à des gestes altruistes de la part des investisseurs étrangers. »


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Gedion a plaidé pour une promotion de l’entrepreneuriat local et de l’investissement national, citant Ethiopian Airlines comme un modèle d’entreprise africaine performante ayant bâti des partenariats fructueux et généré de la valeur ajoutée sur le continent.

Il a également salué l’arrivée d’investisseurs africains tels que des opérateurs kenyans dans les télécommunications et l’industriel nigérian Aliko Dangote, fondateur d’une importante usine d’engrais en Éthiopie.

« Ce type d’investissement intra-africain est crucial pour renforcer notre position économique et atteindre la prospérité collective », a-t-il déclaré.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance d’investir dans la jeunesse africaine, notamment dans le contexte des avancées technologiques rapides.

Il a appelé à renforcer l’éducation, le développement des compétences et l’adoption des technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, la bio-ingénierie et l’informatique quantique, afin de positionner l’Afrique comme un futur pôle mondial d’innovation et de croissance.

De son côté, Lassina Zerbo, ancien Premier ministre du Burkina Faso et président par intérim du conseil d’administration du Forum de Tana, a averti que le monde traverse une période de profonds bouleversements, les fondements de l’ordre international d’après-guerre étant remis en question.

Il a noté l’émergence de nouveaux pôles de pouvoir, le reformatage des alliances et la concurrence accrue pour les espaces décisionnels mondiaux. Selon lui, l’Afrique doit choisir « entre participer activement à sa propre transformation ou en subir les conséquences ».

Zerbo a identifié deux risques majeurs menaçant la stabilité du continent :

La marginalisation, qui ferait de l’Afrique un simple terrain d’influence étrangère ;

La fragmentation, qui affaiblirait la voix collective africaine sur la scène mondiale.

Évoquant les crises actuelles — du Soudan à l’est du Congo en passant par la Corne de l’Afrique — Zerbo a souligné leur interdépendance et leur aggravation par le terrorisme, les pressions climatiques et les cybermenaces.

Il a néanmoins insisté sur l’opportunité historique pour l’Afrique de bâtir une architecture de paix et de sécurité durable, fondée sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la responsabilité collective des États africains.

Pour sa part, Joyce Banda, ancienne présidente du Malawi et membre du conseil du Forum de Tana, a appelé à un leadership inclusif axé sur l’autonomisation des jeunes et des femmes.

« Les ressources de l’Afrique appartiennent aux peuples que nous servons, et non à ceux qui gouvernent », a-t-elle rappelé, plaidant pour une gestion responsable des richesses naturelles et une lutte active contre les inégalités.

Banda a également mis en garde contre les conflits alimentés par des intérêts étrangers, qui saignent économiquement de nombreux pays africains.

Elle a exhorté les dirigeants à créer des opportunités locales pour la jeunesse, afin d’enrayer la migration forcée vers l’étranger.

Enfin, elle a souligné que l’inclusion des femmes dans les sphères décisionnelles est un impératif du développement durable :

« Les femmes réussissent souvent mieux que les hommes ; leur participation est essentielle pour assurer une croissance équilibrée et durable », a-t-elle conclu.

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