États-Unis: des citoyens originaires du Cameroun coupables «de complot» en lien avec des séparatistes anglophones

Aux États-Unis, encore une fois, des citoyens américains originaires du Cameroun ont été jugés coupables « de complot » par la justice pour leurs liens avec des combattants séparatistes anglophones. Deux hommes ont été ainsi reconnus coupables le 8 décembre dans l’État du Missouri. Un troisième avait déjà plaidé coupable le 19 novembre. Leurs peines ne sont pas encore prononcées. Ils avaient été arrêtés en novembre 2022 sur le sol américain, après une enquête du FBI.

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« Que vous commettiez un crime ici ou […] que vous souteniez une activité illégale à l’autre bout du monde, lorsque vous complotez pour enfreindre la loi fédérale, vous serez tenus responsables » : c’est la déclaration du procureur au procès de Francis Chenyi et Lah Nestor Langmi. Le premier, âgé de 52 ans, était résident à Saint Paul, dans l’État du Minnesota, avant son arrestation. Le second, 49 ans, à Buffalo, dans l’État de New York.

Le 8 décembre, un jury fédéral de Kansas City – dans le Missouri – les a reconnus coupables d’avoir « conspiré » pour fournir à des séparatistes au Cameroun un soutien matériel et des ressources ayant servi à tuer, enlever, mutiler et à fabriquer et utiliser des engins explosifs, dans la région du Nord-Ouest.

Le troisième accusé, Claude Ngenevu Chi, 43 ans – de Kansas City – avait, de son côté, déjà reconnu sa culpabilité le mois précédent.

Au cours du procès, parmi les preuves, un message audio dans lequel l’un des accusés – Lah Nestor Langmi – demande à des séparatistes d’enlever un chef traditionnel nommé Fon Sehm Mbinglo. Ce dernier avait été kidnappé le 5 novembre 2020 en même temps que le cardinal catholique Christian Tumi.

Un des deux autres accusés – Francis Chenyi – avait fourni ensuite les questions pour interroger Fon Sehm Mbinglo et Christian Tumi.

Autres éléments mentionnés durant le procès : l’implication des accusés dans une tentative pour perturber des élections en 2020 et d’organiser des attaques lors de la CAN de football en 2022

Les trois hommes risquent plusieurs décennies de prison aux États-Unis

Les trois hommes risquent plusieurs décennies de prison aux États-Unis. Ils connaîtront leur sentence lors d’une prochaine audience.

Ils sont près d’une vingtaine dans le monde à avoir déjà été arrêtés ou condamnés pour leur soutien aux séparatistes anglophones.

Exemples récents : Eric Tataw, inculpé en juin aux États-Unis pour des menaces et contenus violents. En Norvège, le leader séparatiste en exil, Lucas Cho Ayaba, est détenu depuis septembre 2024, soupçonné d’incitation à commettre des crimes contre l’humanité au Cameroun.

Les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, sont endeuillées depuis 2017 par les affrontements entre groupes armés séparatistes et forces gouvernementales.

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