L’émotion et la tension restent vives à Komanda en Ituri, 5 jours après le massacre d’au moins 43 fidèles dans une église catholique, par les ADF/MTM, groupe armé meurtrier actif dans l’Est congolais qui a prêté allégeance à l’État islamique. Depuis un mois, le groupe terroriste multiplie les attaques dans cette partie de la province de l’Ituri et après l’attaque de dimanche, les incursions des ADF se poursuivent.
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Plus de 30 incidents ont été recensés autour de Komanda depuis début juillet dans un triangle à cheval sur les territoires d’Irumu et de Mambasa. Une quinzaine ont été revendiqués par l’État islamique.
Le déclencheur semble avoir été l’offensive de l’armée ougandaise contre l’un des principaux camps ADF, début juillet, dans les forêts de Mambasa. Depuis, le groupe exerce une forte pression dans la zone et sur l’axe menant à Komanda.
Un « manque d’anticipation » dénoncé
Des voix au sein de la société civile dénoncent « le manque d’anticipation » des forces armées de RDC (FARDC). Moins nombreux dans cette zone depuis leur redéploiement vers le Nord-Kivu, face au M23. Ils ont renforcé leur présence après l’attaque de Komanda.
Mais « cette attaque était prévisible », confie une source sécuritaire. Les États-Unis avaient lancé une alerte deux semaines auparavant, évoquant un risque d’attaque « terroriste » contre « des lieux de culte ». « Cela soulève des questions sur le partage de renseignement », souligne Reagan Miviri, chercheur à Ebuteli. La nature de l’attaque – visiblement préparée – laisse penser que les assaillants disposaient d’informations précises. Ce qui fait craindre des complicités locales, au sein de la population.
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