Est de la RDC: plus de 200 blessés acceptés dans les hôpitaux après l'offensive de l'AFC/M23 à Uvira

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au moins deux cents personnes ont été blessées lors de la dernière offensive des rebelles de l’AFC/M23 en direction de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. La majorité de ces blessés est actuellement prise en charge par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à l’Hôpital Général de Référence d’Uvira (HGR). D’autres ont été admis dans deux structures partenaires : l’Hôpital Provincial Général de Référence de Bukavu (HPGRB) et l’Hôpital Général de Référence de Fizi (HGR).
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Avec nos correspondants régionaux,
Entre le 2 et le 11 décembre 2025, près d’une centaine de blessés par armes ont été admis dans ces établissements hospitaliers, conséquence directe des combats dans plusieurs territoires du Sud-Kivu. Les équipes médicales traitent principalement des blessures par balles et des éclats d’obus, touchant le thorax, les bras ou encore les jambes.
Parmi les nombreux patients pris en charge à l’Hôpital Général de Référence d’Uvira, une femme et un homme, qui ont souhaité garder l’anonymat, témoignent. « Il y a eu des tirs d’obus à Uvira et des balles. Une balle m’a atteinte quand j’étais à la cuisine. J’ai vu couler beaucoup de sang. On m’a amenée à l’hôpital à pied, puis j’ai été opérée et on a retiré la balle », raconte la femme.
« Je sortais de l’église quand une bombe est tombée. Nous avons été blessés. Il y a eu beaucoup de militaires morts et d’autres blessés. Mais Dieu m’a sauvé », confie le second patient.
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Des blessures « complexes » à soigner
Le CICR s’inquiète du sort des blessés qui n’ont pas réussi à atteindre l’hôpital à cause des combats. Stéphanie Eller, cheffe des opérations du CICR en RDC, appelle à une plus grande mobilisation financière pour faire face à la crise humanitaire au Sud-Kivu. « Depuis décembre 2025, le Sud-Kivu a connu une intensification des combats violents, particulièrement dans le territoire d’Uvira et aux alentours de la ville », explique-t-elle.
« Dans le cadre des hostilités, nous avons observé une utilisation massive de l’artillerie et de projectiles explosifs dans des zones densément peuplées, ce qui a entraîné de nombreux blessés par arme ». « Les conditions des blessés sont particulièrement préoccupantes, car les blessures par artillerie et par projectiles explosifs sont complexes et requièrent une expertise spécifique pour pouvoir être traitées », souligne encore Stéphanie Eller.
Les affrontements ont également provoqué une contamination importante par les armes, notamment sur l’axe Kamanyola–Uvira, l’un des plus touchés par les combats. De nombreuses munitions non explosées ou abandonnées ont été signalées, en particulier dans les localités de Luvungi et Sange, dans le territoire d’Uvira.
Déplacements massifs de population
Le CICR rappelle enfin à toutes les parties en conflit que les opérations militaires doivent se faire en veillant constamment à limiter les dommages civils et à veiller au respect des personnels soignants.
Les affrontements et les tensions dans plusieurs zones du Sud-Kivu ont poussé, ces dernières semaines, plusieurs milliers de familles à fuir pour rejoindre des lieux moins affectés. Selon un rapport inter-agences coordonné par les Nations unies, près de 90 000 personnes ont traversé la frontière burundaise en moins de deux semaines pour fuir les violences dans la province.
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