Est de la RDC: les présidents congolais et rwandais se rencontreront jeudi 4 décembre à Washington

Les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, sont attendus cette semaine à Washington, aux États-Unis, pour entériner un accord signé entre les deux pays au mois de juin dernier. Ce texte n’a pas encore permis de faire taire les armes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette rencontre a été confirmée cette nuit, mardi 2 décembre, par les autorités américaines.
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C’est une date que l’on attendait depuis la signature de ce texte, le 27 juin, par les ministres des Affaires étrangères, qui s’était déjà déroulée à Washington. Dans la foulée, il avait été annoncé une rencontre des chefs d’État qui n’a depuis cessé d’être repoussée, notamment parce qu’il fallait avancer sur d’autres textes. On pense à Doha et cet accord-cadre qui, lui, a été signé le 15 novembre dernier entre le groupe armé AFC/M23 et le gouvernement congolais. « Cette signature va ouvrir la porte à Washington », confiait un proche de la présidence ce jour-là.
Cette date du jeudi 4 décembre était dans les tuyaux depuis maintenant quelques jours. Les premières délégations sont d’ailleurs déjà aux États-Unis pour préparer la rencontre, rapporte notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi.
Les chefs d’État vont entériner l’accord de paix signé en juin. Cet accord est connu puisqu’il a été publié par le médiateur américain. Il comprend par exemple le « Concept des opérations » (Conops), un document opérationnel qui prévoit des opérations pour neutraliser les FDLR, mais aussi la levée des mesures de défenses rwandaises.
Néanmoins, du côté de Kinshasa, on prévient qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Le président Félix Tshisekedi l’a encore dit lors de son déplacement ce weekend à Belgrade, en Serbie : « pas de mixage, ni de brassage ». Cela veut dire que les miliciens ne pourront pas systématiquement rentrer dans les rangs de l’armée.
D’autres textes doivent aussi être entérinés comme le cadre économique régional. Il y aura d’ailleurs des présidents d’autres pays de la région comme le Kenya et le Burundi. Et puis des accords économiques, ces deals miniers signés en bilatéral entre les États-Unis et la RDC et les États-Unis et le Rwanda.
Situation extrêmement tendue dans l’est du pays
Dans le même temps, la situation reste extrêmement tendue dans l’est du pays, dans plusieurs entités de Walungu et d’Uvira, au Sud-Kivu. Selon différentes sources sur place, les accrochages ont commencé très tôt ce mardi matin, avant même le lever du soleil. La conséquence immédiate est que les activités scolaires et socio-économiques sont pratiquement à l’arrêt, précise Patient Ligodi, du service Afrique de RFI.
À Kamanyola, à environ 75 kilomètres d’Uvira, et la cité voisine de Katogota, toutes deux administrées par l’AFC/M23 depuis avril, les tirs y retentissaient encore à la mi-journée, selon des témoins. Des habitants se retrouvent coincés chez eux. Ils parlent de bombes qui tombent et détruisent des habitations.
À l’ouest de Kamanyola, vers Kaziba, à environ 50 kilomètres dans les montagnes, là aussi, des combats sont signalés. Dans plusieurs villages, des habitants partis tôt aux champs ont dû rebrousser chemin et rentrer précipitamment.
À Mwenga-centre et Kasika, tous deux sous contrôle de l’AFC/M23, à une centaine de kilomètres de Bukavu, des affrontements y ont éclaté, impliquant, selon diverses sources, les forces burundaises, les Wazalendo et l’AFC/M23.
Du côté des belligérants, chacun rejette la responsabilité sur l’autre. L’armée congolaise accuse l’armée rwandaise et les combattants de l’AFC/M23 d’avoir mené une série d’attaques contre ses positions à Kaziba, Katogota et Lubarika. En face, l’AFC/M23 parle d’une situation « catastrophique » qui se détériore « de minute en minute ». Le mouvement accuse les forces burundaises de détruire des maisons et de tuer dans des zones densément peuplées à l’aide de leurs bombes.



