[EN DIRECT] Présidentielle en Côte d'Ivoire: près de 9 millions d'électeurs aux urnes pour départager cinq candidats

Ce samedi 25 octobre, les Ivoiriens se rendent aux urnes à travers le pays pour élire leur nouveau président de la République. Cinq candidats sont en lice, dont le président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat.

Les points essentiels

► Près de 8,7 millions d’électeurs sont appelés à voter ce samedi 25 octobre pour élire un nouveau président de la Côte d’Ivoire.

Cinq candidats briguent le poste de chef de l’État : Alassane Ouattara, le président sortant ; Jean-Louis Billon, dissident du PDCI ; Simone Ehivet, l’ex-épouse de Laurent Gbagbo, fondatrice du Mouvement des générations capables ; le souverainiste Ahoua Don Mello et la centriste Henriette Lagou.

► Les deux principaux leaders de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjiane Thiam, sont les deux grands absents. Leurs candidatures ont été invalidées. Leur exclusion du scrutin a provoqué des tensions dans le pays. Une manifestation, à l’appel du Front commun – la plateforme qui réunit le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) – a été interdite par les autorités et réprimée. Selon le ministère ivorien de l’Intérieur, plus de 700 personnes ont été interpellées et plus de 30 manifestants ont été condamnés à de la prison ferme.

► Le principal enjeu de ce scrutin est la participation des électeurs. En 2020, le taux de participation avait été de 53,9%.


Informations données en temps universel (TU), heure d’Abidjan

12h00 : À la mi-journée, la situation reste calme

Des Ivoiriens attendent pour voter à l'école Saint-André, à Yopougon.
Des Ivoiriens attendent pour voter à l’école Saint-André, à Yopougon. © Bineta Diagne / RFI

Une urne scellée se trouve dans un bureau de vote à l'intérieur d'une école lors de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire à Abidjan, le 25 octobre 2025.
Une urne scellée se trouve dans un bureau de vote à l’intérieur d’une école lors de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire à Abidjan, le 25 octobre 2025. © Francis Kokoroko / Reuters

Mobilisation très importante à 11h à Dioulakro, l'un des plus grands centres de vote de Yamoussoukro. Ici, c'est une ambiance de fête qui règne.
Mobilisation très importante à 11h à Dioulakro, l’un des plus grands centres de vote de Yamoussoukro. Ici, c’est une ambiance de fête qui règne. © Benoît Almeras / RFI

11h24 : Témoignage d’un électeur

Sékou est venu voter pour la présidentielle en Côte d’Ivoire au Collège Notre-Dame d’Afrique, de Marcory et parle au micro de notre envoyé spécial, David Kalfa. Pour lui, rien de plus normal que d’exercer son devoir citoyen.

11h06 : Un système de vote bien rodé

Le vote se déroule dans le calme. La plupart des centres de vote où s’est rendue notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne ont démarré à l’heure, malgré une faible affluence dans le centre de vote où elle se trouve, dans une école de la commune de Yopougon.

Le système est assez fluide, bien rodé. Dans ce bureau, on utilise un système biométrique : l’électeur pose son index sur une tablette et son visage apparaît. Cela permet de vérifier rapidement leur identitié. « C’est un système qui me rassure », affirme Modeste, un jeune chef d’entreprise.

Ensuite, chaque électeur prend un bulletin unique sur lequel il y a les photo des cinq candidats et il suffit alors de cocher son choix et de le glisser dans l’urne. Globalement, tout se passe bien. Les observateurs de la société civile signalent toutefois quelques incidents notés dans la région du Goh et vers Alépé. Mais cela n’est pas de nature à entraver les opérations de vote.

10h05 : À Bonoua, les opérations de vote ont commencé en retard

Dans les différents centres de vote de Bonoua qu’a pu visiter notre envoyé spécial, Pierre Pinto, la livraison du matériel électoral a eu 30 minutes à une heure de retard. Au collège Christ-Roi, les opérations viennent tout juste de commencer, au grand soulagement de la quinzaine d’électeurs ou de représentants de candidats, arrivés dès 8h, à l’ouverture prévue du scrutin.

De petites files de cinq à dix personnes s’alignent devant quatre des cinq bureaux de vote. Les électeurs du cinquième bureau attendent que quelqu’un puisse joindre le président du bureau, sans qui les opérations ne peuvent commencer.

En ville, les forces de l’ordre sont ostensiblement déployées aux points névralgiques. Bonoua est considérée comme sensible par les autorités. La ville est réputée être un fief de l’opposition. Le 13 octobre, un jeune homme avait été mortellement blessé lors d’un mouvement de colère de sympathisants de l’opposition et de sa dispersion par la police. Les manifestants dénonçaient l’exclusion de la course présidentielle de leurs deux leaders, Tidjiane Thiam et Laurent Gbagbo.

Mais ces tensions sont retombées. La ville est animée, mais les gens vaquent à leurs occupations dans le calme.

Au collège Christ-Roi, à l'entrée de Bonoua, le vote commence avec du retard.
Au collège Christ-Roi, à l’entrée de Bonoua, le vote commence avec du retard. © Pierre Pinto / RFI

09h43 : À l’école Abobo à Abidjan, la situation est calme

Le vote a démarré, explique notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne. Ici, il y a huit bureaux de vote, soit 3 200 électeurs inscrits. Pour le moment, de petites files se forment de manière très progressive, mais les choses sont assez fluides.

Plusieurs électeurs ont même pu récupérer leur nouvelle carte d’électeur en présentant leur pièce d’identité. À l’image de Kadidida, qui a pu voter peu après 8h. Cette femme habite loin et, malgré son changement de lieu de vote, tout s’est bien passé pour elle. « Je suis venue exercer mon droit de citoyenne », dit-elle fièrement en sortant du bureau de vote.

09h01 : [En images] Les Ivoiriens commencent à voter

Une femme se prépare à voter lors de l'élection présidentielle, dans un bureau de vote à l'intérieur d'une école, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 25 octobre 2025.
Une femme se prépare à voter lors de l’élection présidentielle, dans un bureau de vote à l’intérieur d’une école, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 25 octobre 2025. © Luc Gnago / Reuters

Un homme vote lors de l'élection présidentielle, dans un bureau de vote situé à l'intérieur d'une école, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 25 octobre 2025.
Un homme vote lors de l’élection présidentielle, dans un bureau de vote situé à l’intérieur d’une école, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 25 octobre 2025. © Luc Gnago / Reuters

Une femme vote lors de l'élection présidentielle, dans un bureau de vote à l'intérieur d'une école, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 25 octobre 2025.
Une femme vote lors de l’élection présidentielle, dans un bureau de vote à l’intérieur d’une école, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 25 octobre 2025. © Luc Gnago / Reuters

08h49 : À Yamoussoukro, le couvre-feu a été levé à l’aube

Dans une école toute proche de la fondation Houphouët-Boigny, qui fait office de centre de vote, douze salles de classe servent de bureaux de vote qui sont en cours d’installation. Les agents électoraux mettent en place les isoloirs, et au moins un observateur est présent pour évaluer le déroulement des opérations, note notre correspondant Benoît Almeras.

Il y a une pointe d’inquiétude, après les quelques incidents du début de la semaine et qui ont justifié le couvre-feu de la nuit précédente. Pour rappel, des manifestants ont mis à sac la commission électorale locale lundi, mais ce matin, l’atmosphère paraît très calme. La ville tourne au ralenti. Yamoussoukro est une capitale peu agitée, mais c’était quasiment une ville morte hier soir à partir de 18 heures quand la nouvelle du couvre-feu s’est répandue. Maquis fermés, rues désertes.

À l’aube, les taxis tournaient à vide. Il y a aussi peu de policiers dans les rues, dans les quartiers près de la gare routière.

Peu avant l’ouverture du bureau de vote à l’école de la Fondation Houphouet Boigny, il y avait déjà une cinquantaine d’électeurs dans la cour. Plusieurs d’entre eux l’ont dit : ils veulent vite voter pour éviter la queue et pouvoir rentrer rapidement chez eux.

08h26 : Les bureaux de vote ouvrent à Abidjan

À l’école Abobo, les agents de la CEI sont en train d’installer les bureaux de vote, observe notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne. Les urnes, les isoloirs, la liste des électeurs et les bulletins de vote… tout était déjà sur place depuis vendredi soir. Cela se fait dans le calme, sous l’œil des gendarmes et des policiers, présents pour sécuriser le vote.

Ici, 3 200 électeurs sont inscrits dans ce centre de vote. Une dizaine de personnes a pris de l’avance, comme Salimata, une femme d’âge mûr, et qui est venue à 7h pour éviter les longues files d’attente. Ou bien comme Franck, qui veut « commencer tôt et finir tôt » pour pouvoir aller au travail.

08h13 : État des lieux du scrutin

44 000 policiers et gendarmes sont déployés pour sécuriser les 25 000 bureaux de vote et empêcher les incidents à travers le pays. L’exclusion de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam a provoqué des tensions depuis le début du mois et des marches de leurs partisans, interdites par les autorités, ont été réprimées.

Plus de 700 personnes ont été arrêtées et plusieurs dizaines ont été condamnées à des peines de prison ferme. Et quatre personnes, dont un gendarme, ont perdu la vie en marge de ces manifestations ou blocage, explique notre envoyé spécial à Abidjan, Pierre Pinto. Ce vendredi, dans un communiqué commun, les organisations ivoiriennes de défense des droits de l’homme dénoncent l’interdiction de manifester contre l’exclusion des deux opposants, comme la violation d’une liberté fondamentale.

À Yamoussoukro, où des locaux de commission électorale ont été incendiés lundi, un couvre-feu nocturne a été décrété par la préfecture, de 22h à 6h, jusqu’à ce dimanche matin.

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08h08 : Les cinq candidats de cette élection

Le président sortant, Alassane Ouattara, 83 ans, brigue un quatrième mandat. Durant la campagne, il a vanté son bilan et promis une croissance économique plus inclusive. Il vise « un coup KO », c’est-à-dire, la victoire dès le premier tour. Face à lui, l’ancien ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, 60 ans. Ce libéral revendiqué, dissident du PDCI, entend incarner une « nouvelle génération » de la classe politique ivoirienne.

À gauche, Simone Ehivet, ex-épouse de Laurent Gbagbo, garde la ligne souverainiste et promet de placer l’éducation au cœur de son action. Ahoua Don Mello, réputé proche des Russes, et exclu de son parti, le PPA-CI, pour s’être présenté sans l’autorisation de son leader Laurent Gbagbo, occupe un créneau similaire. La cinquième prétendante est l’ancienne ministre Henriette Lagou. Déjà candidate en 2015, elle avait récolté moins de 1% des suffrages, rappelle notre envoyé spécial à Abidjan, Pierre Pinto.

Mais ce scrutin est marqué par l’absence des deux principaux opposants. L’ancien président Laurent Gbagbo, qui qualifie cette élection de « braquage électoral », a vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel en raison d’une condamnation pénale. Quant au patron du PDCI, Tidjane Thiam, qui n’est plus revenu en Côte d’Ivoire depuis sept mois, son dossier avait été rejeté pour des questions de nationalité. Les deux leaders refusent de soutenir l’un des candidats.

Un agent électoral attend de distribuer les bulletins de vote aux électeurs lors de l'élection présidentielle, dans un bureau de vote à l'intérieur d'une école, à Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 25 octobre 2025.
Un agent électoral attend de distribuer les bulletins de vote aux électeurs lors de l’élection présidentielle, dans un bureau de vote à l’intérieur d’une école, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 25 octobre 2025. © Luc Gnago / Reuters

08h00 : La participation des électeurs, principal enjeu de ce vote

Jusqu’à la dernière minute, la Commission électorale indépendante (CEI) a multiplié les messages pour guider les Ivoiriens afin qu’ils identifient, en avance, leurs bureaux de vote. Et pour les retardataires, les nouvelles « cartes d’électeurs seront disponibles dans les différents lieux de vote », assure Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, le président de la CEI, à notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne.

En Côte d’Ivoire, « le taux de participation reste relativement faible, note un expert sur les questions électorales. Il avait atteint un pic de 81% en 2010, mais il a ensuite chuté à 52% en 2015 et 53 % en 2020 ». Pour cette élection, les deux principales formations politiques ont vu leurs candidats recalés : le PPA-CI et le PDCI, qui n’ont pas formulé de consigne de vote. « Les électeurs vont-ils sortir voter ? Y aura-t-il de l’affluence ? », s’interroge cet expert.  Même interrogations émises par le sociologue Séverin Kouamé, qui constate une lassitude et un désenchantement des électeurs. 

Ces questions préoccupent aussi les cinq candidats en lice pour ce scrutin. Au cours de la campagne, les candidats ont encouragé leurs militants à se mobiliser pour accomplir cet acte citoyen.

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