En Centrafrique, une fin de campagne critiquée par l'opposition

En Centrafrique, vendredi 26 décembre marque la dernière journée de campagne avant les élections groupées de dimanche. La présidentielle, les législatives, mais aussi des élections régionales et municipales pour la première fois depuis 1988. Un scrutin historique. 

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Avec notre envoyé spécial à Bangui,

À Bangui, la conjonction de cette vaste campagne électorale pour quatre scrutins et des fêtes de Noël fait de la capitale centrafricaine une ville animée cette semaine.

La musique résonne à chaque coin de rue, devant les magasins, les églises ou des baffles montées sur des camions qui sillonnent les quartiers aux couleurs des candidats. Une bataille visuelle fait également rage : de multiples panneaux publicitaires et banderoles ont été déployés, des affiches ont été collées aux voitures, des t-shirts et casquettes ont été distribués.

Pour ce qui est de la présidentielle, les opposants essaient de contester l’hégémonie du président Faustin-Archange Touadéra, qui a pour ambition de rafler un troisième mandat dès le premier tour. Lui qui peut se représenter grâce à la nouvelle Constitution qu’il a faite adopter en 2023.

Des opposants empêchés dans la campagne

Ses deux principaux challengers se sont aussi plaints d’avoir été entravés dans leur campagne dans les provinces du pays. Impossibilité d’embarquer dans des avions, de tenir des meetings, ralentissements sur les routes, hôtels encerclés… Henri-Marie Dondra et Anicet-Georges Dologuélé ont dénoncé des pressions et intimidations. Selon eux, ils ont été contraints pour adapter leur programme et incapables de rejoindre plusieurs régions inaccessibles par la route… la pénurie d’infrastructures étant d’ailleurs un de leurs axes de campagne.

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Le président Touadéra, lui, bénéficie d’une organisation rodée, autour de sa formation, le Mouvement Cœurs Unis (MCU), et d’une myriade d’associations et comités de soutien, chargés de labourer le terrain. Il promet que le troisième mandat sera celui des retombées socio-économiques et de la pacification obtenue avec notamment des accords avec les groupes rebelles.

Un scrutin historique, challenge pour l’organisation

Au total, il y a sept candidats à la présidentielle. Mais les quatre autres sont quasiment absents de la campagne. D’autres encore ont choisi la position du boycott. La plateforme d’opposition Bloc républicain de défense de la Constitution (BRDC) dénonce un processus biaisé. Même si de manière discrète, ses leaders penchent du côté de leur ancien allié Dologuélé.  

Tous les regards sont tournés vers l’Autorité nationale des élections (ANE), régulièrement décriée par l’opposition. Son président, Mathias Morouba, assure à intervalles réguliers qu’il sera « prêt » pour le 28 décembre.  

Le code électoral a été allégé pour accélérer le processus, ce qui a créé des difficultés. En ce qui concerne l’organisation, l’ANE est dépendante de la mission de l’ONU, chargée de déployer le matériel électoral jusqu’aux zones les plus reculées.

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