En Angola, les évêques catholiques dénoncent la corruption comme «le plus grand fléau» du pays

Lors de leur conférence épiscopale annuelle tenue lundi 23 et mardi 24 septembre à Muxima, à 100 km au sud de Luanda, les évêques catholiques d’Angola ont haussé le ton. Ils dénoncent la corruption comme étant « le plus grand fléau qu’ait connu le pays depuis un demi-siècle ». En juillet, le pays avait été le théâtre de violences inédites, nées d’un mouvement de contestation après l’annonce d’une hausse des prix du carburant.
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Monseigneur Belmiro Chissengueti s’est exprimé devant un parterre de fidèles et de religieux, mais également de délégations politiques. Étaient présents des membres de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et du Pra-Ja Servir Angola dans l’opposition, ainsi que des représentants du Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (Mpla) le parti au pouvoir.
Si le président João Lourenço n’a pas été nommé directement, les politiques gouvernementales étaient au cœur des débats.
L’urgence de lutter contre la faim et les inégalités
Les évêques appellent les autorités à agir en urgence pour répondre à la faim et réduire les inégalités. « L’instabilité sociale et le manque de perspectives pour les jeunes ont engendré un profond sentiment de désespoir. Et les tristes manifestations que nous avons vécues en juillet dernier révèlent des failles sociales et institutionnelles très profondes ». Après trois jours de manifestations, les affrontements avec la police ont fait au moins 22 morts et plus de 1 200 personnes ont été arrêtées.
Monseigneur Chissengueti a pointé du doigt les lobbies d’importation, qui, selon lui, entravent la production nationale. « Il est incompréhensible qu’un pays comme l’Angola ne parvienne pas à répondre à ses besoins alimentaires. Nous savons qu’il existe des lobbies de l’importation très puissants qui, d’une manière ou d’une autre, obscurcissent la production nationale ».
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Appel au dialogue et à l’action
« Dans ce contexte, la gangrène de la corruption, qui a été le plus grand fléau des 50 dernières années après la guerre, continue de dévaster le pays ».
« Il nous faut plus de dialogue plus constructif entre gouvernants et les gouvernés. Face à l’instabilité, nous appelons le gouvernement à faire de la lutte contre la faim et la pauvreté ses priorités. Il faut impérativement concentrer les efforts sur cette lutte contre la pauvreté », conclut Monseigneur Belmiro Chissengueti.



